Simon Tétreault: la chance d’avoir une deuxième vie grâce à une greffe cardiaque, et l’importance de discuter du don d’organes en famille.

Simon Tétreault: la chance d’avoir une deuxième vie grâce à une greffe cardiaque, et l’importance de discuter du don d’organes en famille.
                

MONTRÉAL – Si la famille de son donneur n’avait pas donné son consentement, Simon Tétreault n’aurait pas reçu la transplantation cardiaque qui lui a permis de vivre au-delà de 23 ans en mai 2019.

En l’espace de deux semaines, la vie du jeune homme a basculé lorsqu’il a ressenti des nausées et des symptômes ressemblant à une intoxication alimentaire au beau milieu de la nuit. Le personnel de la clinique médicale qu’il a consultée le lendemain a validé son hypothèse sans plus de précisions.

Cependant, en raison de la persistance et de l’aggravation de sa maladie, et sur les conseils de son frère infirmier, le jeune homme s’est rendu aux urgences de l’Institut universitaire de cardiologie de Québec où il a été immédiatement pris en charge.

Sa tension artérielle était presque inexistante alors que son cœur battait la chamade. Cela a conduit à une série de tests révélant un diagnostic préoccupant: une dysplasie arythmogène de ventricule droit en phase terminale.

“Cela signifie que le muscle ventriculaire droit de mon corps s’est transformé en tissu adipeux et qu’il ne pouvait plus pomper le sang”, explique-t-il, alors que son foie et ses reins avaient également presque cessé de fonctionner en raison de la faible circulation sanguine.

“Les cardiologues m’ont dit que si je n’étais pas allé à l’hôpital ce jour-là, je n’aurais probablement pas survécu à la nuit”, a ajouté M. Tétreault, dont la seule réaction dans son état de faiblesse était de “se laisser guérir”.

Immédiatement, les médecins ont branché le jeune homme à des machines capables d’oxygéner et de filtrer son sang à sa place.

La gravité de son état l’a élevé au sommet de la liste d’attente pour une greffe de cœur, et en deux semaines, un donneur compatible a été trouvé.

L’opération s’est bien déroulée, et après une courte convalescence, Simon Tétreault a repris sa vie là où il l’avait laissée.

“J’ai eu beaucoup de chance”, admet-il.

L’importance d’une simple discussion

Simon Tétreault est reconnaissant à la famille de son donneur, qu’il a eu la chance de rencontrer, d’avoir accepté de faire don de ses organes et de lui avoir ainsi sauvé la vie il y a près de quatre ans.

Pour le jeune homme, qui partage son expérience pour redonner au milieu médical qui l’a soutenu, il est essentiel que les familles ou les proches aient une discussion à propos des scénarios possibles si le pire survient.

“L’âge du consentement au don d’organes est de 14 ans”, rappelle-t-il. “Oui, il est important de signer sa carte [de don d’organe], mais il est également important de connaître les souhaits des autres membres de sa famille.”

“Si quelque chose nous arrive, et que la famille ne veut pas donner nos organes, c’est elle qui a le dernier mot et non le défunt”, a-t-il rappelé.

Moins de dons que de donneurs potentiels

La directrice générale de Transplant Québec, Martine Bouchard, est d’accord.

Près de 92 % des Québécois sont favorables au don d’organes, selon une enquête menée par l’organisme, mais cela ne se traduit pas par une proportion de dons aussi élevée, remarque-t-elle.

Outre les organes inutilisables ou l’incapacité de prélever et de transplanter les organes, la méconnaissance du processus ou l’ignorance des souhaits de la famille concernant le don constituent des obstacles.

“Il est clair qu’au moment du décès, l’équipe médicale consultera les proches concernant la possibilité du don d’organes”, souligne Mme Bouchard. “Mais même si nous avons signé notre carte de don, que nous sommes inscrits au Registre de consentement de la RAMQ ou via un registre de la Chambre des notaires, si la famille n’est pas informée, il peut y avoir un refus. La communication de nos souhaits est essentielle.”

Une famille confrontée à une telle décision traverse une période de grande souffrance, rappelle la directrice. “Elle doit déjà subir le choc de la mort, puis celui du don d’organes lorsqu’elle est sollicitée”, a-t-elle expliqué. “Donc, si nous pouvons aider en faisant connaître nos souhaits à l’avance, l’expérience sera un peu moins difficile pour la famille.”

La Semaine nationale du don d’organes se déroule au Québec du 23 au 29 avril.

Alors que 483 personnes ont reçu une transplantation d’organe en 2022, près de 1000 autres attendent encore de recevoir le précieux don qui changera leur vie pour toujours.

En se basant sur les données de Transplant Québec, un seul donneur peut sauver huit vies et aider jusqu’à 20 personnes grâce aux dons de tissus.

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Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.

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