Alors que la demande des consommateurs en produits de beauté et en outils de soins de la peau continue d’être une tendance, la pression s’exerce sur les entreprises de soins de la peau et de cosmétiques pour qu’elles suivent le rythme.
Au cours de la dernière décennie, selon Enterprise Ireland, un nombre important de nouvelles marques sont apparues sur le marché et les marques irlandaises de beauté et de cosmétiques sont de plus en plus reconnues pour la qualité et l’authenticité de leurs produits.
C’est particulièrement le cas des créateurs d’entreprise qui cherchent à faire la différence à travers les produits qu’ils développent.
« Les entreprises irlandaises de beauté et de cosmétiques font preuve d’un engagement exceptionnel à avoir un impact positif sur l’environnement », déclare Enterprise Ireland.
“Cet accent mis sur la durabilité se traduit par une augmentation des produits de haute qualité, naturels et durables, ainsi que par des pratiques commerciales positives, créant une collaboration et des solutions qui conduisent à un réel changement dans l’industrie.”
RTÉ Business s’est entretenu avec trois marques familiales de soins de la peau et de cosmétiques pour découvrir comment les entreprises irlandaises sont compétitives au niveau international et répondent également aux demandes des consommateurs irlandais.
Joseph Gardiner
La première apothicaire familiale d’Irlande, la Gardiner Family Apothecary, basée à Dundalk, Co Louth, est en activité depuis 90 ans et était présente lorsque l’industrie cosmétique irlandaise a débuté.
Le grand-père de l’actuelle PDG Joanna Gardiner, Joseph Gardiner, a jeté les bases du développement de l’entreprise, en commençant comme voyageur de commerce au cours des premières années de l’État libre d’Irlande.
Il a vu des chimistes mélanger une base de crème avec des stéroïdes pour créer des onguents destinés à traiter des problèmes comme l’eczéma, en utilisant des formulations développées en Angleterre.
M. Gardiner a décidé de fabriquer lui-même les crèmes, comme la Silcock’s Base, qui est encore vendue aujourd’hui par la société sous la marque Ovelle, et de les livrer et de les revendre directement aux pharmaciens.
Il a transmis l’entreprise à ses fils, Seán et Gerard Gardiner, dans les années 1970. Seán a étudié la pharmacie et a mis en place un nouveau modèle pharmaceutique pour l’entreprise.
Pendant cette période, l’entreprise a noué des relations avec l’UNICEF, MSF et l’UNRWA, fournissant des produits comme des calamines et des antiseptiques, et ces relations ont été maintenues depuis.
Ovelle de l’apothicaire de la famille Gardiner
Joanna Gardiner a rejoint l’entreprise en 2000 en tant que commerciale et travaille aujourd’hui aux côtés de son frère Patrick, pharmacien. Ces dernières années, elle a développé une deuxième marque au sein de l’entreprise, Elave, qui, selon elle, se concentre sur les soins préventifs et protecteurs de la peau.
“Mon grand-père était en avance sur son temps, mais les ingrédients utilisés dans les années 1930 étaient les seuls disponibles. Lorsque nous le pouvions, nous avons modifié les ingrédients et amélioré les formulations”, a déclaré Mme Gardiner.
Elle a ajouté que dans le monde moderne, les gens sont plus exposés aux irritations cutanées lors du lavage quotidien et de l’exposition accrue au soleil.
“Je suis un peu en colère contre la quantité de produits chimiques inutiles que certaines marques utilisent. J’ai créé Elave en sachant que les gens souffrent réellement en silence de maladies comme l’eczéma, la dermatite et la peau sensible”, a-t-elle déclaré.
“Plus votre peau est sèche, plus elle risque de présenter des fissures, ce qui peut être facilement irritable. Les gens n’ont pas tendance à considérer la peau comme le plus grand organe du corps.
“Les gens la sous-estiment, mais la peau affecte la confiance et l’estime de soi et cela fait une grande différence si l’on peut améliorer les choses pour les gens”.
Deirdre O’Cathmaoil du Roi de la Mer
C’est grâce à une formation en soins infirmiers que la PDG de Rí na Mara, Deirdre Uí Chathmhaoil, a découvert pour la première fois comment les applications naturelles avaient des propriétés curatives.
Elle a travaillé comme infirmière dans une unité de dermatologie au Royaume-Uni et a ensuite étudié les sciences cosmétiques pour en savoir plus sur les formulations et le mélange d’ingrédients.
De retour à An Spidéal, Co Galway, au début des années 2000, elle a entendu parler de personnes prenant des bains d’algues pour des bienfaits cutanés grâce aux vitamines, protéines et minéraux naturellement présents dans les algues.
“Les gens savaient il y a longtemps que les algues biologiques naturelles pouvaient apporter de tels avantages”, a-t-elle affirmé.
“Je voulais un produit naturel sans ingrédients artificiels, mais à l’époque, il n’y avait pas beaucoup d’efforts pour être biologique ou durable, mais j’avais l’impression que c’était l’avenir”.
Elle a expliqué qu’en utilisant des méthodes traditionnelles, les cueilleurs d’algues locaux coupent la partie supérieure des espèces d’algues et laissent la partie inférieure intacte pour se régénérer rapidement. Les algues coupées subissent un processus d’extraction minimal pour garantir le maintien des vitamines et des protéines, et elles sont mélangées à d’autres ingrédients pour créer les produits, notamment des algues marines.
“Nous avons passé trois ans à développer le produit, à voyager à travers l’Europe, à rencontrer des experts en algues marines et des formulateurs professionnels de cosmétiques”, a-t-elle déclaré.
“Nous avons découvert que les espèces précises d’algues sur lesquelles nous avions étudié prospéraient au large de la côte ouest de l’Irlande”.
Elle a déclaré que le paysage du secteur était alors différent : il n’y avait pas autant d’entreprises familiales de soins de la peau et la concurrence internationale était un défi.
Qu’attendent les consommateurs des marques de soins de la peau en 2024 ?
Alors que les pressions sur le coût de la vie se poursuivent, l’abordabilité s’est avérée importante pour les consommateurs, ainsi que la transparence des ingrédients, ont déclaré les PDG.
Les entreprises étant désormais plus accessibles en ligne et sur les réseaux sociaux, les consommateurs ont tendance à se poser des questions sur les produits et attendent des responsabilités. Ils souhaitent également voir les marques redonner à leur communauté, que ce soit sur le plan environnemental, par le biais d’œuvres caritatives ou socialement.
Mme Uí Chathmhaoil a déclaré que les consommateurs irlandais étaient très conscients et avisés en matière de durabilité, mais qu’ils souhaitaient également voir l’efficacité prouvée de ce qu’ils achètent.
“Nos produits sont sans produits chimiques, sans parfums, sans colorants, sans alcool ni parabènes et, à une époque où les consommateurs veulent de la transparence, je peux leur montrer tout le processus d’acheminement du produit à l’aide de récolteuses que je connais personnellement”, a-t-elle déclaré.
“Nous essayons d’avoir le moins d’impact possible sur l’environnement. Nous recherchons des emballages biodégradables pour nos produits à base d’algues et travaillons avec des organisations et des entreprises pour préserver les fonds marins, la vie marine et le littoral.
“Les consommateurs vérifieront la liste des ingrédients et enverront des questions sur les avantages de chaque ingrédient, ce qui est fantastique qu’ils soient si conscients de ce qu’ils utilisent sur leur peau”.
Mme Gardiner a déclaré qu’il était important d’utiliser votre entreprise comme force du bien.
“L’accent est mis énormément sur le bien-être, la santé et l’alimentation. Ce que les générations précédentes ont pu supporter, cette génération ne le fera pas”, a-t-elle expliqué.
“Tous nos produits sont sans cruauté envers les animaux et 97 % végétaliens dans tous les domaines. Nos ingrédients ont une chaîne d’approvisionnement naturellement courte, mais la durabilité n’est pas négociable et c’est tout ce que nous nous efforçons d’être”.
L’entreprise a installé 220 panneaux solaires en 2019 et a étendu le travail caritatif de la génération précédente, pour couvrir les organisations caritatives de soins de santé nationales et dans toutes les îles, pour les adultes comme pour les enfants.
Kieran Corley de Bragan Skincare
Ayant lancé son entreprise Bragan Skincare en juillet 2022, Kieran Corley possède environ un million d’escargots dans sa ferme de Monaghan.
Issu d’une formation en affaires, il a décidé de se lancer dans l’élevage d’escargots en 2019, avec à l’origine l’idée de vendre ses escargots sur les marchés aux escargots.
Fils d’agriculteur, il a toujours aimé l’élevage, mais en travaillant avec les escargots, il a découvert quelque chose d’assez inattendu, dit-il.
“Quand j’ai commencé à m’occuper des escargots, j’ai remarqué que ma peau devenait plus douce. J’avais des cicatrices sur les bras et après quelques semaines, elles avaient disparu.
“Cela a suscité mon intérêt et j’ai découvert que la mucine d’escargot (la bave sécrétée lorsqu’un escargot se déplace) était largement utilisée dans l’industrie cosmétique et contenait des ingrédients naturellement bénéfiques comme le collagène, l’acide hyaluronique et les peptides de cuivre”.
Il a ensuite mélangé la mucine avec de l’aloe vera sur la table de la cuisine et l’a testé sur sa famille et ses amis, ce qui a permis de constater qu’un cas de psoriasis a disparu en quelques semaines.
“J’en ai été ravi et je savais que nous étions sur quelque chose ayant une capacité de guérison”.
La recherche a commencé pour trouver une société pharmaceutique pour fabriquer le produit commercialement, ce qui a conduit M. Corely à se tourner vers l’étranger et à faire équipe avec une entreprise en Italie.
Il a expliqué que son travail demande beaucoup de travail, s’occupant des escargots et extrayant la mucine en les récoltant trois fois par an, un escargot mature moyen ne produisant qu’un gramme de mucine par an.
Quelques escargots de Kieran Corley
Un escargot sécrète naturellement de la bave ou de la mucine par ses mouvements, pour adhérer aux surfaces et se guérir.
Pour extraire la mucine, M. Corley prend 20 000 escargots et les place sur une grande grille mobile en acier inoxydable composée d’acier et de grillage.
Au cours de ce processus, les escargots commencent à essayer de se coller au maillage lorsqu’il se déplace, dans un mouvement qui les fait basculer d’avant en arrière.
La mucine tombe alors dans un récipient situé en dessous, que M. Corley récupère ensuite après avoir ramené les escargots à la ferme.
“Personne au Royaume-Uni ou en Irlande n’a emprunté cette voie, donc je pagaye sur mon propre canot, mais les gens entendent parler de nous par le bouche à oreille et je commence à être contacté par des pharmacies pour stocker les produits”, a-t-il déclaré. expliqué.
“Il y a une tendance au retour à la nature et mon produit est d’origine naturelle, cela semble être dans la bonne direction”.
Il a déclaré que le développement de ses produits avait été dirigé par le consommateur et qu’il essayait de répondre aux besoins de ceux qui ont découvert que rien d’autre n’a encore fonctionné pour eux.
Expansion future
Enterprise Ireland a déclaré que l’industrie irlandaise de la beauté et des cosmétiques continue de réaliser de fortes ventes à l’échelle internationale.
Pour l’apothicairerie de la famille Gardiner, 57 % des ventes de l’année dernière ont été réalisées à l’exportation.
Joanne Gardiner de l’apothicaire de la famille Gardiner
Mme Gardiner a déclaré que son implication auprès d’Enterprise Ireland et sa participation à des salons professionnels ont contribué à amener l’entreprise sur la scène internationale, en identifiant des marchés à croissance rapide en dehors de l’Europe.
“Le commerce électronique est un marché mondial et vous devez vous y adapter et y répondre. La clé de l’internationalisation est de trouver de bons distributeurs”, a-t-elle déclaré.
« En tant qu’entreprise irlandaise, vous devez agir plus grand que vous ne l’êtes et investir massivement dans la marque et la formulation. Vous passez beaucoup de temps à vous adapter aux tendances qu’une petite entreprise plus agile peut mettre en œuvre plus rapidement. Les gens ont tendance à faire confiance à une marque plus petite et cela nous profite par rapport aux grandes sociétés pharmaceutiques.
“Il s’agit de supprimer les soins de la peau. C’est ainsi que nous sommes compétitifs, avec des soins de la peau sensibles et sûrs qui soulagent les conditions des gens”.
Les entreprises ont déclaré qu’un élément clé pour cela est de prouver que l’on peut faire confiance à votre marque.
Mme Uí Chathmhaoil a déclaré que l’investissement dans le marketing numérique en faisait partie.
“Le marketing a été un défi tout au long du parcours, car nous n’aurons jamais le même budget publicitaire que les grandes entreprises”, a-t-elle expliqué.
“Il y a eu des petites entreprises similaires qui ont ouvert leurs portes et ont dû fermer car le défi devenait trop difficile, mais nous avons appris à faire face à ces défis de front et à essayer de les contourner en nous adaptant.
“Il faut être prêt à changer pour répondre aux besoins des tendances beauté qui évoluent rapidement”.
2024-03-19 19:36:57
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