La relation entre le sommeil et la maladie d’Alzheimer est au center d’un champ de recherche très actif. Ce domaine tente de comprendre les mécanismes par lesquels la qualité et la quantité de sommeil influencent le risque de développer cette maladie.
Nous savons depuis longtemps que « durant le sommeil, fondamental pour les cellules neurales, se produit une intense activité de synthèse protéique, d’hormones et de neurotransmetteurs. Dormir est fondamental pour de nombreux mécanismes physiologiques ». Mais surtout, c’est pendant que nous dormons que se produisent les grands nettoyages qui permettent au cerveau de se débarrasser des substances de déchets.
Le système glymphatique, constitué des cellules de la glie, est considéré comme l’éboueur du cerveau. Il s’occupe de la clearance, l’élimination des substances issues du métabolisme dont l’accumulation est toxique. Ce système de drainage, très actif pendant le sommeil, serait à l’origine de nombreux bienfaits attribuables à Morphée, comme l’effet protecteur contre les maladies neurodégénératives. « En éliminant également les protéines neurotoxiques comme la bêta-amyloïde Aβ et les amas neurofibrillaires de tau, biomarqueurs d’Alzheimer, il ralentit ou empêche leur accumulation ».Ainsi, avoir un sommeil déstructuré à long terme endommage le cerveau et augmente le risque de démence. Bien dormir est significant pour le système cardiovasculaire, car l’insomnie augmente le risque d’hypertension artérielle, ce qui compromet la structure et la fonction du micro-circulation cérébrale et provoque une inflammation, augmentant ainsi le risque de démence.
Parmi les principales théories sur la fonction réparatrice du sommeil,il y a aussi celle selon laquelle le besoin de dormir serait le coût à payer à la plasticité neuronale,car le cycle veille-sommeil accompagne la vie de tous les animaux. En effet, pendant le sommeil, la création de nouvelles connexions neuronales, le renforcement et la stabilisation de certaines des connexions existantes consolident les souvenirs et favorisent le processus d’apprentissage. il y a aussi le vaste chapitre des apnées obstructives du sommeil qui favorisent la démence sénile.
Pour ces raisons, une bonne hygiène du sommeil est importante pour tous, à titre préventif et pour ceux qui vivent déjà avec des troubles cognitifs liés à la démence. « Ceux-ci devraient maintenir une vie aussi active que possible pendant la journée, séjourner dans des environnements bien éclairés et stimulants.Une sieste l’après-midi peut être autorisée, mais sans jamais dormir longtemps ». Un mauvais sommeil favorise l’accumulation de protéines neurotoxiques et, dans un cercle vicieux, aggrave les symptômes. Il convient également de prêter attention aux caractéristiques individuelles : « Il ne faut jamais confondre le court dormeur, qui a besoin de moins d’heures de sommeil, avec l’insomniaque ». « Certains médicaments qui induisent le sommeil en altèrent la structure » et ne sont donc pas sans effets secondaires.
La structure du sommeil est également étudiée par ceux qui cherchent la voie d’un diagnostic précoce, car les processus pathologiques commencent déjà deux décennies avant l’apparition des symptômes. Selon une étude récente de l’Université de Californie à San Francisco, parue dans Alzheimer’s and Dementia, une phase REM (phase qui correspond au moment du rêve et est aussi appelée phase du « sommeil paradoxal » en raison de l’activité électroencéphalographique similaire à celle de l’éveil) retardée peut être un signe précoce d’Alzheimer. L’étude a également mis en évidence une association entre le retard de la phase REM et des dépôts plus importants de plaques Aβ, des niveaux élevés de tau et des niveaux plus faibles du facteur neurotrophique Bdnf.
« La grande complexité dépend du fait qu’Alzheimer est une maladie multifactorielle, c’est pourquoi il est si difficile de trouver un traitement pharmacologique sûr et efficace ». « Il est important, à un certain moment, de débrancher et d’apprendre à se détendre et à profiter de la vie : cela profitera au sommeil et à la santé en général ».
Le Sommeil et la Maladie d’Alzheimer : Un Lien Étroit
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La relation entre le sommeil et la maladie d’Alzheimer est au cœur d’un champ de recherche très actif. Ce domaine explore les mécanismes par lesquels la qualité et la quantité de sommeil influencent le risque de développer cette maladie. Des études montrent un lien fort entre les troubles du sommeil et la maladie d’Alzheimer, souvent présents dès les premiers stades de la pathologie [[2]]. Le sommeil joue un rôle crucial dans de nombreux processus physiologiques, notamment la synthèse de protéines, d’hormones et de neurotransmetteurs. [[1]] C’est pendant le sommeil que le cerveau se débarrasse des déchets métaboliques.