Sony travaille avec les créateurs d’émulateurs pour ramener à la vie des classiques du jeu vidéo

Actualités jeux Pendant que Nintendo se bat contre les créateurs d’émulateurs, Sony collabore avec eux sur la PS5 pour ramener à la vie des classiques du jeu vidéo

Un débat sans fin ?

Le monde de l’émulation a été quelque peu secoué depuis l’affaire Nintendo / Yuzu, mais il est peu probable que cet écosystème disparaisse de sitôt. La frontière entre le piratage de jeux encore en vente et le désir irrépressible des joueurs nostalgiques de préserver, par tous les moyens, des pans entiers de l’histoire du jeu vidéo est mince, mais il faudrait néanmoins trouver un cadre juridique approprié. Le nombre de jeux devenus inaccessibles, même sur les plateformes numériques, est tout simplement ahurissant, et leur disparition est souvent un coup dur pour les créateurs eux-mêmes. C’est ce que souligne Robin Lavallée, PDG d’Implicit Conversions, une entreprise française à l’origine de nombreux portages de jeux PS1 sur PS5 :

Il y a trop de jeux oubliés qui ont été complètement perdus aujourd’hui, pour des raisons matérielles et juridiques.

Interrogé par le site Délais supplémentaire, Robin Lavallée possède une riche expérience dans l’industrie du jeu vidéo. Ancien chef programmeur chez Ubisoft sur Assassin’s Creed III, il a travaillé sur le code (en tant que responsable) de XCOM 2 et a contribué à des portages comme Resident Evil: Revelations 2 sur PS Vita. Il a lancé Implicit Conversions pour préserver le jeu vidéo et s’est spécialisé dans la création d’outils permettant aux vieux jeux de tourner sur les machines actuelles. Pour relever ce défi tout en respectant la loi, ils utilisent la rétro-ingénierie et réécrivent les versions des BIOS. En parallèle, ils ont développé de nombreux outils (remplaçant les bibliothèques de développement officielles) pour les aider dans leurs conversions. Leur moteur interne, SYRUP, est désormais capable de faire tourner des jeux rétro sur PS5, Xbox Series et Nintendo Switch. Et ce n’est que le début.

Encore plus de jeux PS1 sur PS5 ?

D’après Robin Lavallée, Sony les aurait contactés et les discussions seraient propices à la création de davantage de portages de jeux PlayStation sur la PlayStation 5.

Mon cofondateur et ami, Jake Stine, a travaillé sur PCSX2, l’émulateur de la PlayStation 2, avant de rejoindre Sony PlayStation pour travailler sur les jeux PS2 pour la PS4. Après son départ, nous avons contacté Sony pour lancer une expérience visant à proposer plus d’émulations. Un contrat en a engendré un autre, et nous avons commencé à recruter des collaborateurs pour nous aider dans cette aventure. J’aime dire que nous avons commencé cela comme un projet, et c’est devenu une entreprise par erreur.

L’idée derrière le moteur SYRUP est d’en faire un outil accessible à tous, à l’instar du moteur Unity, afin que tous les studios puissent en profiter et contribuer à la préservation du jeu vidéo. Comme le souligne Robin Lavallée, « la meilleure chose à propos des vieux jeux, c’est qu’ils existent déjà. Pas besoin de se demander si le jeu est bon ou pas. Il suffit de le recompiler, de mettre à jour certains aspects et de le rééditer. » Reste une inconnue, et elle n’est pas négligeable au Japon : le code de nombreux jeux a été totalement perdu (notamment au Japon) et, à moins de nouvelles conversions à la manière de l’époque d’Amiga et l’Atari ST (en filmant les bornes d’arcade), ces productions sont très probablement perdues à jamais. Quoi qu’il en soit, ce sont de véritables pistes d’avenir qui permettraient à de nombreuses œuvres vidéoludiques de connaître une seconde vie. Et cela, en toute légalité.

Note importante : Un premier article publié sur Time Extension mentionnait des jeux PlayStation 2 sur PlayStation 5, mais une erreur semble s’être produite et l’article a par la suite été corrigé.