Sophie Dugerdil cultive 9 hectares de vigne avec 15 cépages différents et produit entre 20 000 et 50 000 bouteilles de vin par an, en fonction des conditions météorologiques. Dans l’émission #Helvetica, elle a expliqué que les aléas climatiques l’ont aidée à voir les choses différemment : « Pour moi, qui ai un caractère assez tranché, qui veut aller de A à B directement, les aléas climatiques m’apprennent à voir les choses autrement. »
Bien que la vigne soit sa passion depuis près de 20 ans, Sophie Dugerdil a commencé sa carrière dans un tout autre domaine en tant que professeure de sport et de géographie après des études universitaires. Elle s’est ensuite engagée comme déléguée au CICR et a effectué deux missions, une au Népal et une au Sri Lanka. « L’étincelle pour reprendre le domaine familial est venue quand je suis partie à l’étranger », a-t-elle raconté. « On ne m’a mis aucune pression, c’était vraiment un choix personnel, j’ai mûri au fil des années. »
Si son père vendait son raisin à la coopérative, Sophie Dugerdil a préféré créer son propre vin. En reprenant le domaine viticole familial en 2004, la vigneronne est repartie de zéro. Elle a réhabilité d’anciennes granges pour toute la partie vinification et a pu faire ses propres choix.
Sophie Dugerdil a également choisi la culture biologique pour ses vignes. « Je refuse l’idée d’effet de mode. Je l’ai fait par conviction. On n’a plus le choix, il faut aller dans cette direction. Il faut rendre à la nature ce qu’elle veut bien nous donner », a-t-elle déclaré. Bien que cela implique davantage de travail manuel, cela n’entraîne pas de sacrifice financier, selon elle.
Le gros défi pour la profession est que « les Genevois consomment genevois ». Puisque la production suisse ne peut pas couvrir la consommation, Sophie Dugerdil plaide pour la promotion des vins locaux et la sensibilisation des jeunes à la culture du vin.
