C’est le consultant britannique Hamid Aghassi qui a décroché le marché à l’époque. Il semble être lié d’amitié avec la PDG de la SNCB, car les deux apparaissent sur une photo publiée sur Facebook par Mme Dutordoir en mars 2022. On les voit attablés au restaurant avec un troisième homme. La légende de la photo dit “Amis !”. Cela suffit à faire planer un soupçon de favoritisme.
Sophie Dutordoir dément formellement les soupçons. “Quand j’ai été informée il y a 3 semaines d’un éventuel problème avec un contrat informatique en cours entre le quadrimestre 2018 et le premier quadrimestre 2021, qui avait été conclu et géré par la direction de la filiale IT de l’époque, Ypto, j’ai immédiatement demandé à comité d’audit de la SNCB de lancer un audit. En 2018, lorsque j’ai constaté qu’un projet informatique extrêmement important impliquant des centaines de millions d’euros d’argent public risquait d’échouer, j’ai mis en relation M. Aghassi de 1 Team Energy – dont je connaissais l’expertise dans des affaires informatiques très complexes chez Electrabel – avec la direction d’Ypto de l’époque. Rien de plus, rien de moins.”
Avant de prendre la tête de la SNCB, Mme Dutordoir avait été directrice d’Electrabel de 2009 à 2013, après avoir travaillé dans différents services de l’entreprise pendant vingt ans.
La prudence reste de mise. “Il est tout à fait normal de mettre en relation des spécialistes dans des domaines spécifiques lorsque des problèmes urgents se présentent. Comme toujours, j’ai clairement indiqué à la direction d’Ypto que toutes les procédures légales et budgétaires devaient être suivies en cas de recours à une expertise externe, qui s’est d’ailleurs révélée indispensable. J’ai une éthique professionnelle irréprochable depuis 40 ans, et j’y tiens”, se défend-elle.
Au niveau politique, seul le groupe Open VLD à la Chambre a réagi, en demandant que la lumière soit faite sur ces informations. Côté syndical, la prudence est également de mise en attendant le rapport du comité d’audit. La CGSP Cheminot s’étonne de ces montants “au vu des économies supportées par les cheminots et des augmentations de productivité qui leur sont imposées.”
Après dix ans d’attente, Infrabel et la SNCB ont enfin leur contrat de gestion.
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