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State of the Union Address 2024: Analysis and Perspectives

by Nouvelles
State of the Union Address 2024: Analysis and Perspectives

Je suis vraiment impatiente d’assister au traditionnel discours sur l’état de l’Union prononcé par le président des États-Unis qui aura lieu jeudi.


Je ne vais pas prétendre que le sort du scrutin présidentiel de novembre – et donc celui de la planète au grand complet – est lié à ce discours.

Sauf que…

À moins de 250 jours du scrutin présidentiel aux États-Unis, alors que son leadership est contesté et que les questions sur son âge font la une, le discours que Joe Biden va prononcer s’annonce déterminant.

D’autant plus que Donald Trump, lui, a le vent en poupe. La Cour suprême des États-Unis vient de confirmer son éligibilité au scrutin présidentiel de novembre. Et le « super mardi » devrait lui permettre de renforcer son avance sur sa rivale républicaine Nikki Haley.


Consultez notre guide sur le « super mardi »

J’ai discuté de cela avec deux universitaires spécialisés en politique américaine.

Ils partagent le même avis.

Pour Joe Biden, « ce discours est crucial sur le plan électoral, c’est ce qui le distingue, pour contrer les critiques sur son âge », souligne la politologue de l’Université de Sherbrooke Karine Prémont.

« Que ces critiques soient fondées ou non, elles occupent une place importante dans les médias et parmi les militants », ajoute-t-elle.

Ainsi, le discours sur l’état de l’Union ne sera pas seulement évalué cette fois-ci sur le fond.

Il le sera également sur la forme.

« Il s’agit de la capacité de Joe Biden à éviter les erreurs, à ne pas hésiter, à ne pas bégailler et à paraître dynamique lorsqu’il sera sur la tribune », indique Julien Tourreille, chercheur en résidence à la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques de l’UQAM.

Joe Biden devra clairement tenter de faire oublier son âge aux Américains pendant ce discours. S’il réussit, sa mission sera en grande partie accomplie.

Cela ne signifie pas pour autant que le contenu de son message sera secondaire. « Car, évidemment, c’est l’occasion de poser les premières pierres du discours de campagne », souligne l’expert.

Et sur quoi doit-il aborder ?

Le meilleur résumé du défi auquel Joe Biden doit faire face, selon moi, a été donné par Peggy Noonan, ancienne rédactrice de discours de Ronald Reagan.

« Il n’y a que trois sujets : l’Amérique à domicile (immigration illégale), l’Amérique à l’étranger (Ukraine, Israël) et l’économie », a-t-elle écrit dans le Wall Street Journal.

« Il va essayer de convaincre les Américains que son administration a vraiment beaucoup fait pour améliorer les conditions de vie », prédit Karine Prémont.

Ce ne sera pas si simple…

L’inflation est en baisse, l’économie américaine s’améliore, mais l’humeur de nombreux électeurs reste morose.

Selon le cabinet de sondage Gallup, seuls 20 % des Américains se disaient satisfaits de « l’état de la nation » en janvier dernier. Cependant, depuis la fin de l’année dernière, le moral des consommateurs américains est en hausse, comme l’a récemment signalé l’Université du Michigan.

L’immigration est également une question incontournable. C’est d’ailleurs pour cette raison que Joe Biden s’est rendu à la frontière mexicaine la semaine dernière. Il a appelé Donald Trump à autoriser les parlementaires républicains à Washington à adopter le projet de loi sur cette question.

Il va probablement renouveler cet appel lors de son discours devant le Congrès américain.

« Biden doit absolument montrer qu’il en fait plus, qu’il fait mieux et qu’il veut réduire le flux d’immigrants », résume Karine Prémont.

Le président démocrate cherchera également à convaincre les républicains qui bloquent l’aide à l’Ukraine de mettre fin à leur obstruction.

Dans ces deux dossiers, sa stratégie comportera, selon moi, deux volets. Il cherchera d’abord à exercer une pression sur les alliés les plus fidèles de Donald Trump, qui entravent ces deux initiatives.

Parallèlement, il tentera de démontrer aux électeurs potentiels qu’il est sincère, tandis que ses rivaux ne le sont pas.

Sur ce point, Julien Tourreille estime que le président « pourrait faire allusion à Mitch McConnell », le chef des républicains au Sénat américain. Ce sénateur, qui vient d’annoncer son départ, n’est pas toujours sur la même longueur d’onde que Donald Trump. Il est notamment en faveur de l’octroi de l’aide militaire à l’Ukraine.

En le citant en exemple, le président américain pourrait « souligner qu’il y avait des personnes au sein du Parti républicain avec lesquelles on pouvait collaborer et que la démocratie américaine pouvait fonctionner », explique l’expert.

Mais cela devient de plus en plus difficile aujourd’hui, en grande partie à cause de Donald Trump, pourra affirmer Joe Biden.

Et il n’aura pas tort.

Cependant, à mon avis, le sort de la démocratie et celui du droit à l’avortement restent les deux sujets les plus porteurs pour le président démocrate.

Ces enjeux ont permis à son parti de sauver les meubles – contre toute attente de nombreux analystes – lors des élections de mi-mandat en 2022.

Deux enjeux qui pourraient contribuer à la réélection de Joe Biden en novembre.

Mais pour y parvenir, il devra avant tout, dès jeudi, convaincre une majorité d’Américains qu’il n’est pas trop âgé pour diriger le pays.


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