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stupeur, espoir et tristesse à la fan zone des Genêts d’Anglet

stupeur, espoir et tristesse à la fan zone des Genêts d’Anglet

Il y a deux mois, j’ai parié 150 euros sur une victoire de l’Argentine

À quelques dizaines de mètres, devant l’entrée de la salle Saint-Jean, Hugo, de Saint-Pée-sur-Nivelle et footballeur à Saint-Jean-de-Luz, Julian, Tony et Baptiste de Bayonne et Benjamin, d’Urrugne, ont choisi de venir tôt pour être bien placé. « Ce sera un match ouvert », prédisait Tony. Pour Hugo, la France allait gagner « soit 3 à 2 soit 2 à 1 ». Benjamin, lui, est venu avec sous son sweat, le maillot de l’équipe de France et celui de l’Argentine. « Il y a deux mois, j’ai parié 150 euros sur une victoire de l’Argentine. » À cette heure-là, ses copains l’ont solidement chambré. À l’issue du match, son compte en banque avait le sourire.

Inconsolables !

BL

Deschamps l’oublié

Si les Genêts d’Anglet football ont souhaité faire une fan zone pour la finale de la Coupe du monde de football, c’est d’abord par passion du foot. Mais c’est aussi, un peu, pour rappeler qu’un lien particulier unit Anglet, Bayonne et l’équipe de France, grâce à son entraîneur. « On est quand même au pays où a grandi Didier Deschamps », soufflait un membre des Genêts. Familialement attaché à Anglet, l’entraîneur des Bleus est allé à l’école du quartier de Sutar. On lit sur sa page Wikipedia, qu’il a cessé le rugby, car il y en avait trop de plus grands que lui. Il décide de se mettre au foot, mais dit à ses parents : « Je ne vais pas signer aux Genêts d’Anglet. Aucun joueur ne sort de là-bas ! » C’est alors qu’il a intégré l’Aviron Bayonnais, et que bien plus tard, un stade a été baptisé à son nom. Il n’y a pourtant pas eu de fan zone à Bayonne pour cette Coupe du monde controversée au Quatar.

La joie lorsque la France revient dans le match.

La joie lorsque la France revient dans le match.

BL

Au pays de Deschamps

Vers 15 heures, Pascal est arrivé avec sa compagne Élise et son fils Noah. « On est venu d’Urrugne pour regarder le match ici. On trouve ça mieux que dans un bar où on ne voit pas forcément bien », dit Pascal. Il est le seul du trio familial à avoir pratiqué le football pendant de longues années, comme arrière central, en Charente-Maritime. Son fils, Noha, joue au basket, mais n’est pas moins fan que son père de l’équipe de France.

A 2 à 2, l’espoir est revenu.

A 2 à 2, l’espoir est revenu.

BL

Peu à peu, la salle se remplit. À 15 heures, il y a quelques centaines de personnes. Une demi-heure plus tard, la salle est comble. Sans excès toutefois, ce qui a permis à tout le monde d’être bien assis, soit au sol, face à l’écran géant que la société Cazaux, de Biarritz, a installé en urgence vendredi. « Nous avions été avertis seulement la veille par les Genêts », confie un technicien. Tout est en effet allé très vite. Le club de foot angloy regrettait qu’il n’y ait aucune fan zone et a sollicité l’autorisation de la municipalité d’en organiser une salle Saint-Jean. La réponse a été favorable.

Des hauts et des bas ont marqué la fin du match.

Des hauts et des bas ont marqué la fin du match.

BL

Pas de milieu de terrain

Au coup d’envoi, le trio familial venu d’Urrugne est assis en bas des gradins, dans un angle qui permet de bien voir l’écran. Noha verrait bien une victoire par 3 à 2. Élise penche pour 2 à 1. Dès la 10e minute, Pascal juge que « c’est mal embarqué : on n’a pas de milieu de train ».

Il n’a pas le droit de faire ça à ce niveau de compétition

L’émotion déborde à la fin.

L’émotion déborde à la fin.

Nicolas Mollo

« Il n’a pas le droit de faire ça à ce niveau de compétition », sursaute Pascal, un peu plus tard, lorsque Dembélé provoque un penalty. Comme le reste de la fan zone, passé le début du match où tous les espoirs pouvaient être permis, Pascal, Élise et Noha restent atones, comme l’ensemble de la fan zone. S’il n’y avait pas les commentaires à la télé, on aurait presque pu entendre une mouche voler. Lorsque survient la mi-temps, avec deux buts pour l’Argentine et un zéro pointé, le public boude son équipe, mais pas la buvette.

Le stress à l’heure des tirs au but.

Le stress à l’heure des tirs au but.

NM

De la morosité à l’ébullition

À la reprise, la fan zone reste morose. Jusqu’à la 80e minute et le penalty concédé par les Argentins et transformé par Kylian Mbappé. La salle Saint-Jean s’est soudain mise à vibrer de toute part. Pascal et Noha ont quitté leur siège et ne devaient pas se rasseoir jusqu’à la fin. Père et fils ont vibré à l’unisson des centaines de fans de l’équipe de France, rassemblés là, souvent avec un maillot et presque toujours avec les joues barrées de bleu, blanc et rouge et soudainement en ébullition. « On revient de loin », lâche Pascal, à la fin du temps réglementaire. Lui qui avait trouvé Mbappé « verglacé », en début de seconde mi-temps, a révisé son jugement et repris espoir. Comme toutes celles et tous ceux qui regardaient ce match.

Vibrante Marseillaise avant le coup d’envoi.

Vibrante Marseillaise avant le coup d’envoi.

BL

Du monde partout

Lorsqu’arrive la défaite, au cours de la séance des tirs au but, Pascal est déçu, mais juge « que l’équipe de France a vendu chèrement sa peau ». Pour lui, le choc émotionnel de ce match vaut celui de la demi-finale de 1982 à Séville face à l’Allemagne. Noha semble plus déçu que son père.

Le jeu des Argentins a parfois suscité de la colère.

Le jeu des Argentins a parfois suscité de la colère.

BL

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