2024-07-13 16:36:00
Face à des politiques publiques plus homogènes, notamment en termes d’investissements publics, le Sud réagit et se met en mouvement. Mais cela pourrait s’avérer être une course incertaine, vouée à s’arrêter ou à perdre du rythme lorsque certains facteurs extraordinaires – à commencer par les dépenses du PNRR et la queue des dépenses des fonds européens 2014-2020 – disparaîtront de la scène.
C’est le message que l’on peut tirer du PIB de 2023, qui a davantage progressé au Sud qu’au Centre-Nord. Un message à explorer attentivement, numéro après numéro, pour découvrir ce qu’il y a de solide, de durable, de mûr dans le développement économique de l’Italie du Sud, à l’heure où nous sommes à l’aube de l’ère de l’autonomie différenciée. La loi Calderoli entre en vigueur le 13 juillet et comprendre ce qui a réellement déterminé le dépassement en 2023 est un exercice fondamental pour ne pas se faire l’illusion que le nouveau cap des compétences régionales se greffe sur un terrain désormais rééquilibré.
Le scénario post Covid
Les lectures de la tendance post-pandémique ne sont pas totalement sans ambiguïté. Dans le dernier rapport annuel, la Banque d’Italie note que depuis 2019, la croissance du PIB du Sud est inférieure à la moyenne nationale et à celle du Nord et que le produit est toujours inférieur de plus de 7 points à celui de la crise de 2008-2009, tandis que dans les régions du nord, il est déjà plus élevé à partir de 2022. Le PIB par habitant reste légèrement supérieur à 55 % de celui du reste du pays, à des niveaux presque constants depuis 2016. Svimez, pour sa part, estime une année 2023 plus robuste, de type déterminer un +3,7% sur 2019 par rapport au national 3,5% et +3,4% au Nord-Ouest (+5,1% au Nord-Est). Selon cette analyse, alignée sur les données préliminaires publiées quelques jours plus tard par l’Istat, l’année dernière a eu l’effet d’un détonateur (+1,3% du PIB réel contre +0,9% au niveau national et dans le Nord-Est, tandis que le Nord-Ouest notes +1%).
Mais ce n’est pas un hasard si le Sud dépasse la moyenne nationale pour la première fois depuis 2015, qui est longtemps restée un cas isolé. Aujourd’hui comme hier, en effet, les données sont fortement influencées par la précipitation des administrations publiques à exploiter la dernière année utile de programmation européenne pour dépenser les fonds structurels. Il s’agissait à l’époque du cycle 2007-2013 (la règle “n+2” s’appliquait, c’est-à-dire des certifications jusqu’à deux ans après l’échéance) alors que cette fois les paiements étaient liés à la période 2014-2020 pour laquelle le “n+3” « la règle s’applique à la place ». Les paiements accumulés sont essentiellement liés aux travaux publics, avec un effet sur la construction. Et il en va naturellement de même pour le puissant moteur du Pnrr, qui s’est finalement allumé en 2023 et a respecté sur bon nombre de projets la clause des 40% en faveur du Sud. Au total, Svimez attribue une contribution de 0,5% à l’augmentation des dépenses en investissements publics, entre le Pnrr et les fonds structurels, soit en pratique 40% de la croissance globale du Sud.
Les immeubles
Les investissements publics ont augmenté au Sud de 16,8%, contre 7,2% au Centre-Nord. Si l’on regarde les travaux, traduits en euros, le coup de pouce s’élève à 4,3 milliards (de 8,7 à 13 milliards). Force est de constater que dans un contexte où la construction contribue à la création de valeur ajoutée de manière particulièrement significative, plus que dans le Centre-Nord, l’effet est celui d’un mini-tsunami économique. L’Istat fait état d’une croissance de la valeur ajoutée de 4,6% pour la construction, probablement due aussi aux derniers mois d’accélération des dépenses du superbonus compte tenu du décalage amorcé en 2024. Cette dynamique s’est accompagnée de tendances positives notamment dans ces services. qui ont des secteurs d’activité liés à la construction, comme l’immobilier, les services financiers et professionnels (+3,3%). Les services liés à l’éducation et à la santé ont également bien performé. Alors que c’est dans l’industrie que l’analyse et le récit de la reprise du Sud changent visiblement de ton.
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