Pas si mal dans un contexte économique et financier peu propice aux levées de fonds : le spécialiste des services de paiement SumUp, connu pour ses petits terminaux blancs dévolus aux artisans, commerçants et indépendants, a annoncé, lundi 11 décembre, avoir bouclé un nouveau financement de 285 millions d’euros.
Ce tour de table implique plusieurs partenaires financiers historiques du groupe, comme Bain Capital, mais aussi un nouveau venu, l’américain Sixth Street, dont le portefeuille de soixante-dix participations inclut des succès de taille comme Airbnb et Spotify.
Les 285 millions d’euros levés regroupent des prêts et une « grande majorité » de capitaux propres, précise au Monde Hermione McKee, la directrice financière de l’entreprise sise à Londres. Elle se refuse en revanche à révéler sur quelle base de valorisation a été conclu ce nouveau tour de financement ; le précédent, mi-2022, pour 590 millions d’euros, valorisait SumUp à 8 milliards d’euros, 60 % de moins qu’évoqué initialement.
Stabilisation des effectifs
En effet, les financements se sont faits plus rares et les valorisations moins généreuses dans le secteur depuis un an et demi, sur fond de remontée des taux d’intérêt. Selon une étude de S&P Global publiée en novembre, les capitaux apportés aux « fintechs » sont tombés à six milliards de dollars (5,6 milliards d’euros) au troisième trimestre, quatre fois moins qu’au premier trimestre 2022.
Pour boucler au mieux son nouveau tour de table, SumUp a mis l’accent sur la rentabilité : le groupe a stabilisé ses effectifs autour de trois mille personnes et affiche, depuis la fin de 2022, un résultat d’exploitation (Ebitda) positif, explique Mme McKee. En contrepartie, la croissance du chiffre d’affaires devrait avoisiner 30 % en 2023, la moitié de celle des années précédentes.
Les nouveaux fonds levés, qui portent à près de 1,8 milliard d’euros les capitaux engagés depuis la création de l’entreprise, en 2012, doivent permettre de faire de SumUp un groupe durablement rentable sans compromettre son développement. « Nous pouvons envisager d’être plus opportunistes en matière de fusions-acquisitions au cours des deux prochaines années, tout en continuant d’enrichir notre écosystème de services »annonce Mme McKee.
Plusieurs acquisitions
Si SumUp a fondé son essor sur des technologies abordables et des tarifs très compétitifs (un terminal acheté 39 euros et des frais de transactions de 1,75 % dans l’offre de base), il multiplie désormais les services proposés à ses quatre millions de clients, de la facturation à la création d’une boutique en ligne, en passant par le paiement par SMS, WhatsApp ou QR code, ou le « tap to pay », la possibilité d’encaisser directement sur un téléphone portable. Des innovations qui ont, entre autres, pour avantage de générer des revenus par abonnement, plus stables que les commissions.
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