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Sunset Boulevard, quotidien Junge Welt, 28 février 2024

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Sunset Boulevard, quotidien Junge Welt, 28 février 2024

2024-02-28 02:00:00

«Je déteste quand nous sommes en guerre. Je déteste toute dispute sur la guerre” : René Pollesch, seul dans un vaste périmètre

Le drapeau noir est en berne au-dessus de la Volksbühne sur la Rosa-Luxemburg-Platz. Également depuis le toit du jW-Il est impossible de le manquer depuis le bâtiment éditorial. Le communiqué est tombé lundi soir. René Pollesch, directeur par intérim de la Volksbühne, auteur et réalisateur de longue date de renommée mondiale, est décédé lundi, selon le communiqué, “de façon soudaine et inattendue”.

Une nouvelle choquante, sans aucun doute. Dimanche, il y a eu une représentation à la Volksbühne de ce qui était probablement la dernière pièce qu’il avait lui-même mise en scène – “Rien n’est ok” – un programme solo pour son collaborateur préféré Fabian Hinrichs. La première a eu lieu le 11 février. Dans l’ensemble, les réactions ont été plutôt euphoriques. Une fois de plus, une collaboration avec Hinrichs semble avoir changé la donne. C’était déjà le cas en 2012, lorsqu’après une baisse de forme passagère, la percée de « Kill your Darlings ! Les rues de Berladelphia« arrivèrent. À l’obsession de Bertolt Brecht pour la citation et la lecture, on a restitué la sensualité des corps de gymnastique et les plaisanteries charmantes, évidemment stupides. Cette année-là, à l’instar de l’actrice Sophie Rois, il formule la première loi du théâtre dans son discours à l’occasion de la remise du prix de théâtre de la Fondation prussienne Sea Dealing : « Ne vous ennuyez pas ».

Ou en 2019, lorsque la Volksbühne était pour ainsi dire en ruines, avec le glorieux spectacle du soir « Croire en la possibilité d’un renouveau complet du monde » au Friedrichstadt-Palast au milieu du décor musical restant. Utilisation restante. Il comptait sur l’inventaire et non sur des illusions représentatives. Ce qui se trouvait autour, ce qu’il y avait dans votre main, ce qui brûlait aussi sous vos ongles.

Finalement, il a été plus ou moins adouci par les appels du sénateur berlinois de la culture de l’époque, Klaus Lederer, à reprendre la direction de la Volksbühne, qui avait été démantelée par Chris Dercon et Klaus Dörr, à partir de 2021. Qui d’autre l’aurait fait ? Il voulait rester fidèle à son « théâtre basé sur le principe de la fanfare ». Ne vous inquiétez pas, il n’est jamais seul. Il a dit qu’il n’avait jamais été seul en tant que réalisateur et auteur. La première première de sa mise en scène fut une histoire de rideau. Le visage de Kathrin Angerer en gros plan sous forme de projection vidéo sur et derrière ledit rideau. Angerer adorait la photo d’un artiste de cirque et la pose d’attente décontractée qui y était représentée : « Qu’est-ce que c’est pour nous ? Pourquoi sont-ils beaux ? » Les actions du passé.

Pollesch est né le 29 octobre 1962 à Friedberg, Hesse. Il était un produit de l’Institut d’études théâtrales appliquées de Giessen, foyer du « théâtre postdramatique » (pas de représentation ! Pas d’attribution de rôles, certainement pas d’intrigues, de psychologie ou autres bric-à-brac).

Son séjour à Berlin a commencé au début du 21ème siècle – dont on dit dans “Rien n’est ok” que si peu de gens y sont aptes – un peu hors des sentiers battus dans le lieu alternatif de la Volksbühne au Prater, dans le café en plein air étendu, pour ainsi dire. Le Prater a été son terrain de jeu de 2001 à 2007. L’un des premiers moments forts a été le projet programmatique « City as Prey » (2001).

D’une certaine manière, « Nothing is OK » est une retrouvaille avec les thèmes de ces premières années. Comment vivre ensemble, à quoi ressemble la vie et le travail dans une ville de pillage ? À première vue, Pollesch avait écrit une pièce en un acte relativement conventionnelle. Presque une pièce policière sur un meurtre dans une colocation avec quatre habitants – tous joués par Fabian Hinrichs dans les restes d’un vieux décor de boulevard. La seule chose qui reste un mystère est la figure du narrateur de l’histoire de la colocation. Il s’agit d’un jeu de rôle narrateur de l’au-delà. Boulevard Sunset. À un moment donné, un groupe de figurants entre sur scène. ” Que veulent tous ces gens ? ” demande Hinrichs. ” Ils viennent vous enterrer, narrateur “, répond Hinrichs. Les gens enterrent les défunts entre eux et récitent leurs prénoms. «Je m’appelle Fabian», dit l’homme enterré. La lumière au bout du boulevard était éteinte depuis longtemps. Mais peut-être que dans l’au-delà, finalement, pas de bien, pas de mal, mais enfin vivre ensemble.

Certains passages de la dernière pièce de Pollesch doivent paraître carrément fantomatiques : « Je meurs dans des tourments inimaginables. Je vis dans des tourments inimaginables. Je travaille dans des tourments inimaginables. » Ou : « Je déteste quand nous sommes en guerre. Je déteste toute discussion sur la guerre.

Dans son discours élogieux à l’occasion de l’attribution du Else Lasker Student Prize 2012 à Pollesch, le critique Diedrich Diederichsen, qui était un de ses amis, a conclu que Pollesch était « l’un des artistes contemporains les plus importants sur lesquels on peut compter ». main.” Et il n’y a pas grand chose à ajouter à cette conclusion.

L’artiste le plus important de la ville de Berlin du dernier quart de siècle n’est plus. Et bien que le point central de son travail soit la citation, la pose, l’interruption, le malentendu et qu’aucun moyen ne lui paraisse assez stupide et absurde pour éviter le danger toujours imminent d’affirmer sa propre autorité d’artiste, de théâtre et de texte, cette œuvre était puis, d’une manière ou d’une autre, il est devenu indubitable, unique, seul au grand air.



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