surpopulation endémique, problèmes d’hygiène, sous-effectif des agents…

surpopulation endémique, problèmes d’hygiène, sous-effectif des agents…

Des rats qui s’introduisent dans les cellules, des plats préparés sous des moisissures, mais aussi un sous-effectif chronique et des tensions permanentes… La situation au centre pénitentiaire de Grenoble-Varces est tellement dégradée que la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, a émis plusieurs recommandations en urgence. Elles ont été publiées, vendredi 29 septembre, au Journal officiel.

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La CGLPL demande ainsi des effectifs correspondants aux besoins de l’établissement pénitentiaire ; la mise en place de solutions pérennes contre la surpopulation carcérale dans l’établissement ainsi que l’interdiction d’avoir des matelas au sol dans les cellules ; le lancement d’un projet de rénovation des cellules le plus rapidement possible. Ces recommandations ont notamment été transmises au ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, qui y a répondu, jeudi 28 septembre.

Du 3 au 12 juillet, six contrôleurs se sont rendus, de manière inopinée, à la prison de Grenoble-Varces. La surpopulation y est endémique : dotée d’une capacité de 275 places au total, son quartier de la maison d’arrêt des hommes connaît un taux d’occupation de 173 %. En clair, 342 personnes y sont enfermées pour 198 places disponibles. Les contrôleurs y ont relevé quatre matelas au sol. En règle générale, les cellules mesurent un peu moins de 9 mètres carrés. Elles sont dépourvues d’Interphone : en cas de problèmes, les détenus doivent se signaler en tapant contre la porte ou en glissant des mots par l’interstice des portes.

Constat d’échec

Il n’y a pas de douche et l’espace W.-C. « est trop réduit pour qu’une personne puisse s’y asseoir ». Il n’est, en outre, « séparé du reste de la pièce que par une porte-battante incomplète ». Cet état de délabrement semble être la règle partout, puisque le quartier disciplinaire est également concerné, tout comme les parloirs. La chancellerie assure de son côté que des travaux vont être engagés pour la réhabilitation des cellules. Ils devraient commencer en 2025.

Avec la surpopulation et la dégradation générale, viennent, logiquement, les problèmes d’hygiène. La peinture tombe par plaques, la moisissure est omniprésente, les douches collectives sont insalubres. Leur usage est limité à dix minutes tous les deux jours. Un problème majeur en cas de fortes chaleurs, comme cela a été le cas cet été à Grenoble, où le thermomètre est monté à 42,7 °C en août.

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La CGLPL dresse un constat d’échec : « Les investissements importants réalisés pour la rénovation du centre pénitentiaire de Grenoble (plus de 23 millions d’euros depuis 2010), ne permettent pas d’améliorer des conditions de détention, qui exposent la population pénale comme le personnel à des risques pour leur sécurité. » Pis, « les travaux qui se déroulaient dans les ateliers auraient été à l’origine du feu [dont ont été témoins les enquêteurs durant leur visite] et en auraient entraîné la progression du fait du décloisonnement réalisé pour rénover les canalisations »peut-on lire dans le document de sept pages.

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2023-09-29 07:00:13
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