2025-01-23 21:57:00
En Europe, la règle jusqu’à présent a été : non à la reconstruction sous Bachar al-Assad. L’UE a imposé des sanctions strictes au régime et l’aide humanitaire a été fournie par l’intermédiaire d’organisations non gouvernementales et des Nations Unies. Assad a fermé les frontières pour permettre l’acheminement de l’aide, et la Russie a contribué à affamer la population en opposant son veto au Conseil de sécurité de l’ONU. À cela s’ajoutent le tremblement de terre et les attaques de la Turquie contre le gouvernement autonome kurde. A cause des attaques, le barrage de Tishrin, sur l’Euphrate, risque de s’effondrer, laissant 413 000 personnes sans eau ni électricité. Dans le nord-est, 24 600 personnes déplacées vivent dans des hébergements d’urgence.
Selon l’ONU, 16,7 des quelque 24 millions de personnes que compte la Syrie ont besoin d’une aide humanitaire : nourriture, couvertures, médicaments, essence, eau, électricité. Plus d’un tiers des hôpitaux ont été détruits.
Les nouveaux dirigeants syriens veulent résoudre la crise de l’électricité : travaux d’entretien des lignes, nouvelles centrales électriques, projets d’énergies alternatives. Lundi, le ministre du Pétrole par intérim, Ghiath Diab, a publié des appels d’offres pour des investissements dans le secteur pétrolier : les gisements de pétrole et de gaz doivent être entretenus.
Aide humanitaire de l’UE
Une délégation du ministère turc de l’Energie était à Damas pour discuter de la coopération dans le secteur de l’électricité. L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar investiront également.
L’UE a promis 235 millions d’euros d’aide humanitaire : pour de la nourriture, de l’eau potable et des abris d’urgence. Toutefois, l’aide à la reconstruction est limitée par les sanctions de l’UE. Ils sont dirigés contre des secteurs économiques dont l’ancien gouvernement a bénéficié. L’UE interdit les investissements dans l’industrie pétrolière syrienne et dans les entreprises qui construisent des centrales électriques.
Le groupe Hai’at Tahrir al-Sham (HTS) a mené une offensive militaire menée par diverses milices en décembre et a ainsi renversé le régime. Elle a ensuite donné des postes ministériels. L’organisation prédécesseur du HTS est classée comme groupe terroriste par le Conseil de sécurité de l’ONU. Les Syriens discutent de manière controversée de la manière de traiter avec les nouveaux dirigeants. Le Premier ministre Ahmad al-Sharaa a annoncé qu’il créerait un « comité national » qui comprendrait divers groupes. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré qu’une transition politique en Syrie était une condition préalable à l’assouplissement des sanctions de l’ONU. Les pays occidentaux envisagent de soumettre les fonds de développement à des conditions.
“L’électricité, l’eau, les eaux usées, l’élimination des déchets, les médicaments, le diesel et le pain ne doivent pas être politisés”, déclare au taz l’expert syrien Haid Haid. Mais l’Allemagne et l’UE doivent s’engager dans la transition démocratique. “Ils disposent de divers moyens de pression.” Ils ont déjà parlé au groupe et à son leader. La suppression du groupe de la liste terroriste fait également partie des négociations. Une possibilité serait de « légitimer l’organisme de transition par un soutien, financier ou par la reconstruction ».
L’UE se fait-elle du mal ?
La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock et la ministre du Développement Svenja Schulze étaient déjà à Damas. Baerbock a promis une aide de 50 millions d’euros et Schulze 60 millions d’euros. L’argent devrait passer par l’ONU et les organisations non gouvernementales. Lors de réunions avec les ministres de facto de l’Éducation et de la Santé, elle a discuté des droits des femmes et du programme éducatif, a déclaré Schulze. “Ils savent ce que nous attendons d’eux.”
“Dans la situation actuelle, nous n’avons pas besoin d’un soutien lié à des conditions, mais plutôt de la levée des sanctions contre la Syrie”, déclare Suad al-Aswad, responsable de l’initiative des femmes “Change Makers” à Idlib de l’organisation humanitaire. Adoptez une révolution. « En assortissant de nouvelles conditions ses sanctions dépassées contre la Syrie, l’UE se porte préjudice à elle-même et à la diaspora syrienne dans la reconstruction du pays », écrit l’experte syrienne Kristin Helberg.
Schulze déclare : « Les gens ont besoin d’un toit et de l’électricité, d’un système de santé fonctionnel, les enfants doivent aller à l’école. » L’Allemagne doit contribuer à cette reconstruction, afin que l’aide ne vienne pas uniquement de la Russie ou de la Chine. Schulze évite les sanctions en planifiant des partenariats cliniques. Les médecins germano-syriens devraient animer des cours de formation continue ou organiser du matériel. Elle le dit clairement : les fonds pour la reconstruction sont des investissements. « Si nous ne construisons pas l’hôpital, d’autres le construiront. »
Les ministres des Affaires étrangères de l’UE veulent discuter d’un assouplissement des sanctions le 27 janvier. L’Allemagne demande notamment la suspension temporaire des sanctions dans les secteurs des transports, de l’énergie et du secteur bancaire. L’agence de presse Reuters cite un projet de décision selon lequel une « certaine influence » devrait être maintenue « au cas où les choses n’évolueraient pas comme espéré ».
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