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Tarifs automobiles de l’UE Mauvaise réponse à la concurrence chinoise

2024-08-11 18:30:45

Depuis le début de la décennie, le nombre de voitures de fabrication chinoise vendues en Europe a considérablement augmenté. En Allemagne, la valeur des importations de véhicules automobiles en provenance de Chine était récemment nettement supérieure à celle en provenance du Japon. Les véhicules électriques fabriqués en Chine ont presque immédiatement atteint des parts de marché allant jusqu’à 20 % en Europe. Cependant, la plupart des importations en provenance de Chine étaient jusqu’à présent constituées de voitures électriques de constructeurs américains et européens. Toutefois, une nouvelle croissance des importations et une augmentation des parts de marché, notamment de la part des constructeurs automobiles chinois, sont attendues à l’avenir.

La dynamique de l’industrie automobile chinoise suit la stratégie de politique industrielle à long terme de l’État et des dirigeants du parti. L’industrie automobile est classée parmi les industries clés depuis les années 1980. Après avoir compris aux responsables que les constructeurs chinois ne seraient pas en mesure de rattraper la concurrence internationale en matière de moteurs à combustion, ils ont commencé à se concentrer sur les motorisations alternatives dans le cadre du plan quinquennal 2001-2006. Depuis lors, de vastes programmes de financement et de développement des véhicules électriques ont été lancés et des milliards de subventions ont été accordées sous forme de fonds de recherche, de prêts à taux réduits, de primes à l’achat et d’avantages fiscaux.

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La position actuelle des constructeurs chinois de voitures électriques sur les marchés internationaux est sans doute en grande partie due à ces généreuses subventions gouvernementales, même si leur montant exact peut difficilement être quantifié de manière fiable. Toutefois, des conditions de localisation favorables (salaires, travailleurs qualifiés, coûts énergétiques) et la disponibilité de matières premières critiques pour la production de batteries sont également susceptibles de jouer un rôle important. Enfin et surtout, l’accent mis par l’UE sur l’électromobilité crée une forte incitation à se développer en Europe, d’autant plus que les constructeurs chinois peuvent proposer leurs véhicules à des prix très bas tout en réalisant des bénéfices nettement plus élevés que sur leur marché intérieur.

Dans ce contexte, la compétitivité de l’industrie automobile européenne suscite de vives inquiétudes. La Commission européenne a profité de cette occasion pour imposer des droits compensateurs provisoires de 21 % sur les véhicules électriques à batterie importés de Chine, à la suite d’une enquête approfondie sur les subventions accordées à l’industrie automobile chinoise. Le montant des droits de douane varie en fonction du fabricant et de sa volonté de coopérer aux enquêtes de l’UE. BYD (Build Your Dreams) n’est soumis qu’à un droit supplémentaire de 17,4 %, tandis que les voitures de SAIC sont même soumises à un droit compensateur de 37,6 %. Il convient de noter que l’UE impose actuellement déjà un droit de douane de 10 % sur les importations de voitures en provenance de Chine, et que les importations de voitures en provenance des usines Tesla et BMW en Chine sont également soumises à ce droit supplémentaire.

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Du point de vue allemand, ces mesures semblent toutefois inadaptées au renforcement de la compétitivité de l’industrie automobile nationale. D’une part, la crainte de mesures de rétorsion est très grande dans le secteur, extrêmement dépendant du marché de vente chinois. D’un autre côté, la réduction de la pression concurrentielle grâce à une moindre concurrence sur les prix de la part des fabricants étrangers aura probablement des effets contre-productifs. Une plus grande compétitivité dans l’industrie ne peut être obtenue par le protectionnisme et l’isolement. Comme l’a démontré la réaction face à l’essor apparemment imparable de l’industrie automobile japonaise dans les années 1970 et 1980, une nouvelle concurrence stimule en fin de compte l’innovation et la compétitivité. Au lieu d’imposer des droits de douane, qui pourraient potentiellement conduire à des conflits commerciaux prolongés et préjudiciables, les politiciens devraient se concentrer sur la déréglementation et l’amélioration des conditions locales. Cela vaut particulièrement pour la situation en Allemagne. Elle doit également être consciente que ses objectifs de développement de l’électromobilité sont incompatibles avec le fait d’entraver l’importation de voitures électriques bon marché en provenance de Chine. Mais peut-être que le report de ce que l’on appelle « l’interdiction de la combustion » contribuera à compenser la faiblesse concurrentielle des constructeurs automobiles allemands. Cependant, compte tenu de l’attitude protectionniste et dirigiste de la Commission européenne, il est peu probable qu’une dérogation aux mesures adoptées soit adoptée.

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Un avis : L’article paraît sous forme d’éditorial dans le numéro 9 (2024) de la revue WiSt.

Alexandre Eisenkopf




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