Tatjana Paller veut aller aux JO en ski-alpinisme

Les athlètes se frayent un chemin sur la pente sous les projecteurs. Sous leurs skis fins comme un cure-dent se trouvent des peaux qui collent à la neige à chaque poussée et empêchent les skis de glisser. Dans le relais mixte, chaque gramme de poids compte – et chaque seconde. Toutes les étapes, depuis la montée jusqu’aux passages porteurs, en passant par la descente et la descente, doivent se dérouler comme sur des roulettes. Il y a une raison simple pour laquelle la dernière compétition des Championnats d’Europe de ski-alpinisme a lieu en soirée, explique Maximilian Wittwer, entraîneur national de l’équipe allemande : vendredi dernier, les organisateurs de Chamonix espéraient que les invités d’un jour sur les pistes seraient toujours spectateurs.

Une course après le coucher du soleil n’est pas inhabituelle et ne pose pas de problème pour son équipe, explique l’entraîneur de 35 ans. Tatjana Paller de Starnberg et Finn Hösch de Munich l’ont prouvé avec leur solide sixième place au relais mixte, une discipline encore jeune. Ce relais mixte consiste à utiliser les éléments de skimo en succession rapide, comme le sprint.

Skimo est l’abréviation de Skimountaineering, traduit par ski-alpinisme. Vous pouvez imaginer cela comme une version courte d’une randonnée à ski sur piste : au point de départ, vous enfilez les peaux de vos skis et vérifiez votre équipement. Ensuite, vous montez jusqu’à atteindre votre objectif. Maintenant, vous enlevez la peau, mettez vos chaussures de ski en mode descente et redescendez. La séquence stricte et les nombreux détails auxquels les athlètes doivent prêter attention au cours de la compétition d’environ 40 minutes laissent la portée tactique.

Cette vivacité sur une courte distance rend les disciplines idéales pour les audiences et les retransmissions télévisées. Ce n’est pas anodin lorsque les adultes en skimo montent pour la première fois sur la grande scène : le relais mixte, avec le sprint, sera l’une des deux disciplines olympiques de skimo lors de ses débuts en Italie en 2026. Cela fait l’avantage de l’équipe allemande, qui est affectée aux sports de compétition au sein du Club alpin allemand, explique l’entraîneur national Wittwer, “car nous avons nos points forts dans les courtes distances”. Mais cela ne veut pas dire que l’accent est uniquement mis sur le sprint et le relais mixte, ajoute-t-il.

L’individuel, discipline suprême dans laquelle les athlètes grimpent jusqu’à 1 700 mètres d’altitude puis redescendent, et la discipline pure de l’escalade verticale sont également promues dans l’équipe. D’autant que des rumeurs courent selon lesquelles ces disciplines pourraient elles aussi devenir olympiques dans deux ans après une participation olympique réussie. Cependant, la mise en œuvre de l’épreuve individuelle en particulier pose des défis aux organisateurs car la météo joue un rôle plus important en terrain ouvert. Les Championnats d’Europe qui se sont déroulés à Flaine, en France, à l’exception du relais mixte, en ont fourni un exemple : selon Wittwer, lors de la descente individuelle, de nombreux athlètes sont tombés sur des « bosses de neige fraîche jusqu’aux genoux » parce que la visibilité était altérée par le brouillard. : “C’était rare autant d’annulations pour cause de skis et bâtons cassés.” Deux athlètes de l’équipe allemande ont également dû abandonner la course.

Wittwer n’a repris l’équipe qu’en août, après l’avoir déjà soutenu en tant que deuxième superviseur lors de la saison 2022/23. En plus de ses études sportives, le natif d’Allgäu a travaillé comme entraîneur de ski alpin et s’est tourné vers le ski cross en tant qu’entraîneur national, où il a travaillé pendant dix ans. Ensuite, il y a eu un changement de perspective vers la thérapie de formation, où son travail s’est davantage concentré sur l’entraînement avancé et la rééducation après des blessures. C’était clairement un avantage pour lui car il a également appris à mieux comprendre les processus de guérison et les potentiels d’amélioration.

Le passage au ski-alpinisme représente pour lui personnellement une énorme opportunité : en tant qu’entraîneur de sports de compétition, mener une équipe aux Jeux olympiques “est pour moi un grand objectif”, déclare Wittwer. La qualification pour les Jeux olympiques aura lieu au cours de la saison 2024/25, les nations étant en mesure d’assurer à l’Italie une place de titulaire dans les compétitions en cours grâce à un système de points. L’athlète qui concourra pour l’Allemagne sera décidé au sein de l’équipe. Les plus grandes compétitions pour l’équipe allemande sont les nations alpines de France, de Suisse, d’Italie et d’Espagne.

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Du point de vue de Wittwer, Tatjana Paller, qui s’est fait un nom dans ce sport à prédominance masculine, possède un potentiel particulier dans l’équipe allemande. “Elle est pour nous une garantie pour la finale”, affirme le sélectionneur national. Grâce à sa discipline particulière, le sprint, la sportive de 28 ans du groupe de promotion sportive de Neubiberg a atteint la finale des Championnats d’Europe et a pris la sixième place, comme au relais mixte. Un point faible qu’il identifie chez son athlète est le passage du mode montée au mode descente, “elle doit le faire encore plus proprement”, explique Wittwer.

Il espère un podium pour Paller cette saison. La prochaine opportunité pour cela est la Coupe du monde de sprint à Boí Taüll, en Espagne, fin janvier. Peut-être que Paller, Wittwer et leur équipe se rapprocheront alors un peu plus de leur rêve olympique.