Alors que le Conseil fédéral suisse a pris la décision d’interdire le Hamas, une ONG appelée Human Right Watch avait déjà dénoncé en 2018 les pratiques tyranniques du mouvement islamiste. Malgré la censure et les pressions, la RTS a réussi à interviewer des témoins et des victimes de la répression exercée par le Hamas depuis son arrivée au pouvoir en 2007.
A Ramallah, la RTS a eu un entretien avec Heidar (prénom d’emprunt, ndlr), qui a été enlevé et torturé par des membres du Hamas. Tout a commencé par un simple différend avec un membre du Hamas. “Je suis allé à la police qui m’a dit que cet homme ne serait jamais inquiété par la justice. Ensuite, des membres du mouvement islamiste ont commencé à me menacer, je leur ai répondu et trois mois plus tard, j’étais kidnappé.”
“Ils m’ont sorti de ma voiture et poussé dans la leur. J’avais les mains attachées et ils ont mis un sac sur ma tête. Après ça, ils m’ont enfermé dans un conteneur”, raconte-t-il dans le 19h30. Pendant trois jours, ses ravisseurs l’ont gardé éveillé, assis sur une chaise. Leur but était de lui faire avouer des crimes qu’il n’avait pas commis.
En 2018, Human Rights Watch rapportait des pratiques similaires depuis l’arrivée du Hamas au pouvoir. Dans son rapport, l’ONG se basait sur des dizaines de témoignages et condamnait “l’utilisation habituelle, délibérée et largement connue de la torture, utilisant des tactiques similaires au fil des ans sans aucune mesure prise par les hauts fonctionnaires [du Hamas] pour mettre fin à ces abus”.
Ashraf Ajrami était un opposant politique du Hamas et a quitté la bande de Gaza en 2007. Il estime toujours que l’autorité en place a géré le territoire de manière catastrophique. “Ils ne font que collecter de l’argent, toutes les taxes possibles sans jamais rien payer pour le peuple palestinien ni fournir aucun service. Ils ne donnent pas l’opportunité aux Gazaouis de vivre dans des conditions normales.”
Cependant, malgré la répression et la gestion de la bande de Gaza de plus en plus contestée, le Hamas, en guerre contre Israël, semble avoir retrouvé une certaine popularité auprès de l’opinion palestinienne.
