Tensions diplomatiques entre l’Algérie et les Émirats Arabes Unis : le gazoduc Nigéria/Maroc au cœur du conflit

Tensions diplomatiques entre l’Algérie et les Émirats Arabes Unis : le gazoduc Nigéria/Maroc au cœur du conflit

Les dirigeants algériens sont si impatients de défier Rabat, de prendre le contrôle de l’Afrique et d’assurer la suprématie dans de nombreux domaines qu’ils ont complètement perdu la tête. Les nuages s’accumulent désormais entre l’Algérie et les pays censés lui faire allégeance et tourner le dos au Maroc, notamment les Émirats arabes unis, que la nomenklatura au pouvoir désigne désormais comme l’ennemi à abattre, surtout après le succès de la visite royale à Abou Dhabi et des nombreux accords économiques qui en ont résulté.

Le souhait des Émirats de financer le gazoduc Nigéria/Maroc a été considéré comme une trahison inacceptable. En retour, les Émirats auraient établi une liste de personnalités algériennes désormais persona non grata sur leur territoire. Cette liste inclut des patrons de médias, des responsables de partis politiques algériens, d’anciens généraux qui ne pourront plus se rendre ni à Dubaï, ni à Abu Dhabi, ni dans d’autres villes émiraties.

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Le pire dans tout cela, c’est que les dirigeants algériens, furieux de voir que la construction du futur gazoduc Nigéria/Maroc reviendra à Rabat et permettra d’acheminer le gaz nigérian vers l’Europe, ont été récemment confirmés par le ministre d’État nigérian de l’Énergie, Ekperikpe Ekpo. Ces informations précisaient que les travaux des infrastructures du fameux gazoduc débuteront en 2024, suite à l’accord conclu avec les pays qui sont censés être traversés par le pipeline. Malgré les efforts du palais d’El Mouradia pour faire capoter le projet, il semble que jusqu’à présent, ces tentatives n’ont rien donné.

En effet, même les Allemands, qui misent beaucoup sur le gaz nigérian, actionnent en douce leurs leviers pour pousser le démarrage des travaux de construction du pipeline. Cette dynamique s’est accélérée après la visite à Abuja fin octobre 2023 du chancelier allemand Olaf Scholz, qui a rencontré son homologue, le Président Bola Ahmed Tinubu, pour concrétiser le projet d’électrification de la première économie africaine, né du contrat à 2 milliards de dollars passé en 2019 entre l’énergéticien allemand Siemens et le gouvernement nigérian. Pour apaiser les tensions entre Berlin et Abuja en raison des retards dans les travaux, le chancelier Scholz a tout mis en œuvre pour calmer la colère des Nigérians et les convaincre de tourner la page après le bras de fer avec Siemens, qui a finalement repris les travaux avec l’entreprise nigériane FGN Power Co, créée spécialement pour ce projet.

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Privée des exportations russes depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, Berlin, qui espère obtenir davantage de gaz naturel nigérian liquéfié pour le marché allemand, voit d’un bon œil la finalisation du pipeline, objet d’une volonté commune entre le Maroc et le Nigeria, car l’objectif premier de ce gazoduc est précisément d’acheminer le gaz naturel jusqu’en Europe. Cela contrarie nos voisins algériens, qui ont également été rejetés par les Allemands, à qui ils avaient demandé, de manière informelle, de faire pression sur Abuja pour revenir sur sa décision.

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