Tensions entre la Chine et la Suisse : la collaboration en chute

Tensions entre la Chine et la Suisse : la collaboration en chute

La dernière visite d’un ou une ministre suisse remonte à 2019. Ici l’ancien conseiller fédéral Ueli Maurer, alors président de la Confédération à l’époque, rencontrait le dirigeant chinois Xi Jinping. Une délégation économique
emmenée par Guy Parmelin devrait se rendre en Chine en 2024.
KEYSTONE/EPA KYODO NEWS POOL/MADOKA IKEGAMI / POOL sda-ats

Ce contenu a été publié le 14 octobre 2023 – 03:51


(Keystone-ATS)

Les relations entre la Chine et la Suisse se sont refroidies ces dernières années, selon l’expert Gérald Béroud. Selon lui, “La Chine n’est plus une priorité” et s’intéresser de trop près au pays est devenu “politiquement suicidaire”.

“L’ambiance a complètement changé, des deux côtés. Il n’y a plus la même disponibilité à collaborer”, déclare Gérald Béroud, créateur de Sinoptic.ch, le seul site suisse d’information sur la Chine, dans une interview accordée au journal Le Temps. Béroud est également vice-président de la Société Suisse-Chine et secrétaire du groupe parlementaire Suisse-Chine.

La Chine s’est crispée ces dernières années, convaincue qu’elle “fait tout juste” et que “l’Occident se trompe”, estime Gérald Béroud, pour qui la pandémie a renforcé cette position. “Les Chinois n’ont été confrontés qu’à leur propre propagande, rien d’autre”, ajoute-t-il.

Du côté suisse, la distance prise par rapport à la Chine est considérable, affirme l’expert. “Pour les responsables de la promotion économique, les cantons et la Confédération, la Chine n’est plus une priorité”, déclare-t-il. S’intéresser de trop près, ou même de loin, à la Chine devient “suspect et politiquement suicidaire”.

Moins d’étudiants en chinois

Bien que la collaboration reste possible dans certains domaines – l’EPFL et l’EPFZ accueillent des centaines d’étudiants chinois -, Gérald Béroud constate une diminution du nombre d’étudiants apprenant le chinois en Suisse. Cela s’explique par des perspectives limitées en Chine.

Les entreprises suisses implantées dans le pays n’ont toujours pas accès à certains secteurs économiques, elles sont davantage contrôlées et soumises à des réglementations qui ne s’appliquent pas forcément aux entreprises chinoises, déplore Béroud. “Le discours qu’ils tiennent à l’étranger est celui de l’ouverture, mais en interne, ils resserrent les rangs. C’est paradoxal”, conclut-il.

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