L’UNRWA a indiqué qu’il faudrait des années pour évacuer les millions de tonnes de débris après la destruction d’immeubles résidentiels et d’autres propriétés dans la bande de Gaza, ajoutant qu’il faudrait également du temps pour retirer les engins non explosés.
“La destruction de la bande de Gaza a généré près de 23 millions de tonnes de débris. Il faudra des années pour nettoyer les décombres et les munitions non explosées,” a détaillé l’UNRWA sur le réseau social X, soulignant que “des maisons, des écoles, des cliniques et d’autres infrastructures civiles ont été touchées.” Selon l’agence onusienne, la vie de 2 millions de personnes a été bouleversée.
Alors que le nettoyage des débris prendra des années, les Nations Unies ont souligné l’importance de reconstruire la bande de Gaza une fois le conflit terminé. En attendant, les partenaires de l’action contre les mines effectuent des évaluations des risques liés aux explosifs et sensibilisent le public.
Explosifs de guerre
“Des évaluations plus approfondies sont nécessaires de toute urgence, mais les efforts de réponse sont entravés par des restrictions sur l’importation de fournitures humanitaires de lutte contre les mines et des exigences d’autorisation pour le déploiement de personnel spécialisé,” a déclaré le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) dans un communiqué.
Le Bureau rapporte que des bombardements israéliens intenses, des opérations terrestres et des combats violents entre les forces israéliennes et les groupes armés palestiniens se poursuivent dans une grande partie de la bande de Gaza, en particulier à Khan Younis. Ces hostilités entraînent de nouvelles victimes civiles, des déplacements et des destructions d’habitations et d’autres infrastructures civiles.
Israël a lancé une offensive contre Gaza en réponse aux attaques meurtrières du Hamas, qui ont causé la mort de plus de 1 200 personnes en Israël et pris plus de 250 personnes en otage.
Contexte de pénurie alimentaire aiguë
Selon l’UNRWA, les bombardements de l’armée israélienne se poursuivent dans une grande partie de la bande de Gaza, causant de nouvelles victimes civiles, des déplacements et la destruction d’infrastructures civiles.
Les bombardements aériens israéliens continuent également à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Ces attaques ont causé plus de 31 000 morts et près de 73 000 blessés, dans un contexte de destruction généralisée et de pénurie de denrées de première nécessité.
L’armée israélienne rapporte que 247 soldats ont été tués et 1 475 blessés à Gaza depuis le début de l’opération terrestre.
Israël a imposé un blocus paralysant sur l’enclave palestinienne, laissant sa population, en particulier dans le nord de Gaza, au bord de la famine.
Environ 85% des habitants de Gaza ont été déplacés par l’assaut israélien, dans un contexte de grave pénurie alimentaire, d’eau potable et de médicaments, et 60% des infrastructures de l’enclave ont été endommagées ou détruites, selon l’ONU.
Incident tragique
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, a qualifié de choquante l’information selon laquelle 20 personnes ont été tuées et 155 autres blessées jeudi alors qu’elles attendaient de l’aide à l’entrée de la ville de Gaza.
Griffiths a souligné que de tels incidents ne doivent plus se produire et que les gens ne devraient pas perdre la vie en cherchant à nourrir leur famille. Il a plaidé pour une distribution de l’aide à Gaza qui soit sûre, digne et prévisible, tout en appelant à la fin du conflit.
“Nous et nos partenaires humanitaires continuons de fournir une aide vitale à la population de Gaza, partout et chaque fois que c’est possible,” a déclaré le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU.
Accès humanitaire insuffisant
Selon l’OCHA, la malnutrition infantile est extrême dans le nord de la bande de Gaza, où au moins 23 enfants seraient décédés de malnutrition et de déshydratation.
Cependant, l’UNRWA signale une insuffisance d’accès pour les habitants de la ville de Gaza et du nord de la bande de Gaza.
L’OCHA constate que seules 25% des missions d’aide prévues dans le nord ont été facilitées par les autorités israéliennes jusqu’à présent.
En mars, en moyenne, 169 camions d’aide par jour sont entrés dans la bande de Gaza, bien en deçà de la capacité opérationnelle des points de passage et de l’objectif de 500 camions par jour, avec des difficultés à Karem Abu Salem et à Rafah.
“La gestion des points de passage a été gravement affectée par la mort de plusieurs policiers palestiniens lors de frappes aériennes israéliennes près des points de passage en février,” souligne l’OCHA.