Mediapart a récemment publié une enquête sur les attentats de Paris du 13 novembre 2015, mettant en lumière le rôle jusqu’alors méconnu de la DGSE dans l’élimination d’Abdelhamid Abaaoud, le cerveau des attaques. Selon l’article, une certaine Soraya aurait apporté des informations précieuses à la Sous-Direction antiterroriste de la police judiciaire, notamment sur Hasna Aït Boulahcen, cousine d’Abaaoud. La DGSE disposait également d’une taupe au sein de l’organisation de l’État islamique qui aurait confirmé le lien de parenté entre Abaaoud et Aït Boulahcen.
Il est également rappelé que quatre mois après les attentats, RMC et BFMTV ont évoqué le rôle d’une jeune femme présentée comme une amie de Hasna Aït Boulahcen, qui aurait conduit la police à la planque d’Abaaoud à Saint-Denis. Mais dans leur enquête, ces médias ont omis de mentionner la contribution des renseignements marocains. En effet, le Maroc avait arrêté en octobre 2015 le frère d’Abaaoud, Yassine, une information révélée par une source sécuritaire marocaine une semaine après les attentats. Un responsable sécuritaire marocain a souligné l’importance du rôle du Maroc dans l’alerte donnée à la France sur la présence d’Abaaoud et dans l’orientation vers la piste belge.
Si le Maroc avait préféré agir dans l’anonymat en novembre 2015, il a depuis changé de méthode. En avril 2021, les renseignements marocains ont transmis à la France des informations précises sur un projet d’attentat contre une église à Montpellier. Cette communication est intervenue peu de temps après l’interpellation de cinq femmes à Béziers par les autorités françaises, montrant ainsi la volonté du Maroc de rendre public son rôle dans la déjouement du projet terroriste. Une source sécuritaire française a d’ailleurs souligné la coopération particulièrement dense et confiante avec le Maroc.
Le FBI et la CIA ont également salué la coopération et le soutien important de la DGST (Direction générale de la surveillance du territoire) dans la neutralisation d’un dangereux terroriste américain converti à l’islam. L’Espagne reconnaît également depuis des années l’apport du Maroc dans le démantèlement de cellules terroristes.