Selon les nouvelles estimations, le nombre d’avortements légaux aux États-Unis a très probablement augmenté au cours des six premiers mois de cette année par rapport à 2020. Cette augmentation est en partie due aux États qui ont des lois plus permissives en matière d’avortement et qui ont accueilli les patientes venant des États avec des interdictions. De plus, l’accès aux pilules abortives par la télémédecine a continué à se développer.
Une nouvelle étude de l’Institut Guttmacher présente les dernières données sur les avortements légaux depuis que la Cour suprême a bouleversé l’accès à l’avortement dans tout le pays. Les données suggèrent que des milliers de femmes ont traversé les frontières des États pour obtenir un avortement malgré les restrictions dans leur propre État. Elles révèlent également une augmentation du nombre d’avortements chez les femmes vivant dans des États où l’avortement est légal.
Au total, on estime qu’environ 511 000 interruptions de grossesse ont eu lieu dans les régions où l’avortement était légal au cours des six premiers mois de 2023, contre environ 465 000 avortements au niveau national au cours de la même période en 2020. Les augmentations ont été observées dans presque tous les États où l’avortement reste légal, mais ont été particulièrement visibles dans les États limitrophes de ceux qui interdisent totalement l’avortement. Certains de ces États ont assoupli leur législation en matière d’avortement et ont ouvert de nouvelles cliniques pour accueillir les patientes venant d’autres régions.
Cependant, les chercheurs soulignent que cette augmentation du nombre d’avortements ne signifie pas que les interdictions des États n’ont pas eu d’impact sur l’accès à l’avortement. Les voyages pour obtenir un avortement ont un coût et certaines femmes ne peuvent pas quitter leur État. De plus, le rapport de l’Institut Guttmacher ne tient pas compte des avortements obtenus en dehors du système de soins de santé officiel, tels que l’utilisation de pilules abortives commandées en ligne.
Les chercheurs soulignent également que davantage de travaux seront nécessaires pour évaluer l’effet des restrictions à l’avortement ainsi que l’accès accru aux pilules abortives par le biais de la télémédecine et des réseaux clandestins. La situation continuera à évoluer avec l’entrée en vigueur de nouvelles restrictions au cours de l’année.
