The Invincible : Une épopée spatiale en walking simulator

The Invincible : Une épopée spatiale en walking simulator

Embarquez pour une nouvelle épopée spatiale mais complètement différente de Starfield. Du suspense et une planète mystérieuse vous attendent dans cette adaptation en walking simulator d’un livre bien connu de science-fiction. Est-ce le successeur spatial de Firewatch ? Malheureusement, pas vraiment.

L’Invincible, croiseur de seconde classe, la plus puissante unité de toute la constellation de la Lyre, cachait en ses flancs une puissance redoutable. Il pouvait raser une chaîne de montagnes ou porter à ébullition un océan de taille respectable. Sillonnant le vide, ou même posé à la surface d’une planète, l’Invincible constituait une forteresse imprenable. Sur Régis III, l’Invincible n’avait donc rien à redouter. D’autant que les sols émergés paraissaient vierges de toute vie. Mais alors, pourquoi le Condor, vaisseau de la même classe que l’Invincible, et équipé du même armement, n’est-il jamais revenu de la mission qui l’a conduit sur Régis III ?

Existe-t-il des forces plus redoutables encore que celles de la vie ?

C’est ainsi qu’est résumé le roman de science-fiction de Stanisław Lem. Et si nous en parlons pour commencer ce test, ce n’est pas pour rien. Car oui, le jeu de Starward Industries et 11 bit studios est une adaptation du dit roman. Mais à la manière d’une autre œuvre sortie récemment (Le Garçon et le Héron pour ne pas la citer), il s’agit d’une adaptation plus que libre. En effet, si le jeu The Invincible nous embarque (à nouveau ou pas) en direction de Régis III, ce n’est pas pour suivre les aventures de Rohan et son équipage. C’est une histoire parallèle que vous allez vivre dans ce walking sim, pensée pour intéresser aussi bien les fans du roman que ceux qui n’en avaient jamais entendu parler. C’est donc avec ce point de vue que je vais vous parler de mon expérience sur The Invincible. Attention, décollage imminent, faites attention à votre niveau d’oxygène.

Régis III, la véritable invincible

On l’a dit, The Invincible se déroule sur Régis III, une planète qui regorge de mystères. Et c’est d’autant plus vrai que vous vous réveillez sur cette dernière à moitié amnésique. Dans la peau de Yasna, il va donc falloir comprendre pourquoi vous avez rejoint cette mission spatiale et retrouver les membres de votre équipage. Et forcément, les choses ne vont pas vraiment se passer comme prévu, mais ça nous y reviendrons plus tard. L’avantage de la carte amnésie, c’est que ça permet de créer un lien avec la protagoniste. Vous découvrez en même temps que Yasna la belle planète de Régis III, et quelle planète !

Le gros point positif de The Invincible, c’est évidemment sa direction artistique. C’est profondément dépaysant de découvrir petit à petit les plaines désertiques de Régis III. C’est beau, la réalisation des plans est véritablement bien pensée, le jeu avec les lumières réjouissant au possible, le sens du détail presque omniprésent, l’effet bande-dessiné plaisant de certains points… Vous l’aurez compris, The Invincible vaut largement le coup d’œil. Qui plus est, le titre a cette petite touche rétro-futuriste des plus sympathiques. Vous pouvez ajouter à cela un doublage particulièrement réussi et une bande-son agréable qui amplifie un peu plus le sentiment d’immersion. Combler le silence peut parfois s’avérer plus délicat que prévu en jeu, mais The Invincible s’en sort plutôt bien avec les questionnements et autres chants de Yasna. En revanche, on a parfois envie de dire à notre guide radiophonique, Novik, de nous lâcher un peu la grappe. Autre ombre au tableau : les PNJ qui manquent clairement de vie. Et ça rompt malheureusement le sentiment d’immersion dont nous parlions plus haut.

Qui plus est, ce dernier est gâché par quelques bugs et chutes de framerate. Au-delà de ça, le jeu présente quelques autres couacs. Les dialogues contextuels viennent parfois se glisser au milieu de conversations plus profondes et d’autres vous empêcheront de réaliser telle ou telle action pendant un moment. En plus de ça, on a noté quelques soucis de traduction, une caméra parfois tordue et trop rigide et une conduite dispensable tant elle ne procure aucune sensation (si ce n’est un peu d’agacement quand on se retrouve bloqué sans véritable raison). C’est dommage car mis bout à bout ces petits défauts nous rappellent inlassablement qu’il ne s’agit que d’un jeu, un jeu avec pas mal de limites.

Firewatch dans l’espace ?

Mais quel genre de jeu est The Invincible ? Question de rhétorique évidemment puisque nous l’avons dit plus haut : c’est un walking simulator. Ce genre reposant par nature n’est clairement pas fait pour tout le monde. Pas de combat, d’action effrénée, de réflexion à outrance… Non, il suffit en général de se déplacer pour dérouler le fil d’un récit parfois particulièrement prenant. C’était le notamment le cas de Firewatch qui est devenu un peu la star du genre. Et comme toute star qui se respecte, le titre a influencé de nombreux autres jeux, dont The Invincible. On sent évidemment la patte Firewatch dans le gameplay du jeu de Starward Industries. Que ce soit la configuration des touches mais aussi les différentes possibilités (mécaniques d’escalade, outils à utiliser…), les inspirations sont nombreuses. Mais le problème dans ce genre de cas, c’est qu’il faut pouvoir tenir la comparaison. Et The Invincible peine à le faire. Le titre manque clairement de subtilité par moment, que ce soit à travers les messages qu’il renvoie (l’impact de l’homme sur l’espace, le rapport aux machines…) mais également les dialogues pas toujours très cohérents. Et c’est dommage car si les mystères de Régis III parviennent à maintenir un certain suspense jusqu’au bout, ses interactions parfois hors sol et l’abandon soudain de certains sujets peuvent désarçonner. The Invincible ne donne pas toujours les réponses aux nombreuses questions qu’il pose, et à la longue cela peut s’avérer frustrant. Et c’est d’autant plus pénible que le récit de The Invincible est sans ça très bon. Il questionne, il interroge et il nous embarque dans une épopée de hard science-fiction dans laquelle les plot twist et dénouements sont nombreux. D’ailleurs, il existe 11 fins différentes pour The Invincible. Cela permet au titre d’obtenir une rejouabilité dont ne jouissait pas le saint Firewatch. Mais est-ce vraiment le cas ? Si on a fait l’effort d’en découvrir quelques-unes, il faut avouer que cela devient vite lassant de se replonger encore et encore dans la peau de Yasna. Surtout que certains choix paraissent bien illusoires tant le chemin à suivre semble tout tracé. Si l’expérience de moins de sept heures qui nous est proposée est intéressante et prenante, elle se suffit à elle-même et n’a pas vraiment ce goût de reviens-y. Surtout que The Invincible est parfois laborieux.

On vous parlait plus haut des bugs et autres petits soucis mais il y a également un plus important problème qui se pose : le manque de souplesse et de fluidité du gameplay. On l’a dit, dans un walking simulator l’important c’est d’avancer. Les mécaniques ne sont donc pas nombreuses et on peut logiquement s’attendre à ce qu’elles soient d’autant plus maîtrisées. Mais dans The Invincible, les limites sont nombreuses. Sans raison pertinente, certains lieux sont en effet inaccessibles. On s’est souvent retrouvé heurté à des murs invisibles et c’est vraiment dommageable pour un jeu du genre. Le manque de fluidité concerne également le récit qui est rythmé par de nombreux flash-backs. Si cela permet parfois de dynamiser un peu le tout, certains sont particulièrement longs et pas franchement introduits au moment opportun. Malheureusement, cela fera peut-être tomber la manette des mains de certains qui ne pourront jamais découvrir la conclusion de ce récit de science-fiction à la fois à part et convenu.

Conclusion

Points forts
– Régis III la magnifique
– Un suspense palpable
– Une adaptation accessible à tous
– Une immersion dépaysante

Points faibles
– Manque de fluidité et de clarté
– Un rythme désarçonnant
– Bugs et couacs en pagaille
– Des défauts qui la brisent trop souvent

Si The Invincible se démarque par sa superbe direction artistique et son suspense palpable, il se contente d’être assez bon sur les autres plans. Mais l’immersion est telle qu’elle pourrait presque faire illusion. Le problème c’est qu’elle ne résiste pas toujours à l’épreuve des bugs, détails et autres limites de gameplay. Malgré un réel potentiel, The Invincible est donc bien loin d’un Firewatch. Mais si vous aimez la science-fiction et les aventures dépaysantes, vous pourrez vous laisser charmer par cette expérience qui reste prenante et qui vaut tout de même le coup.
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