The Neglect of Mother Tongues is Harming the Nation.

The Neglect of Mother Tongues is Harming the Nation.

Le 21St Février 2023, une autre Journée internationale de la langue maternelle est passée, plus ou moins inaperçue, mais pour quelques mentions sur les réseaux sociaux, sans engagement sérieux, public ou privé.

Négliger les langues maternelles et éviter de leur donner leur véritable statut dans notre système constitutionnel et éducatif a toujours été un problème. On oublie que refuser l’octroi d’un statut de langue nationale à la langue d’une majorité de notre population, le bengali, est devenu la première graine germée dans l’éclatement du cinquième plus grand pays du monde !

Il y a près de 3 400 langues parlées dans le monde et 74 d’entre elles ont complètement disparu. Nos langues régionales Punjabi, Sindhi, Baloochi, Pashto ou Pakhto seront-elles les prochaines à disparaître ?

La Journée internationale de la langue maternelle est un événement annuel mondial organisé chaque 21 février pour promouvoir la prise de conscience de la diversité linguistique et culturelle et promouvoir le multilinguisme. La proposition de commémorer la Journée de la langue maternelle a été initiée par le Bangladesh.

En 1948, la déclaration de l’ourdou comme langue nationale a suscité de nombreuses protestations dans l’ancien Pakistan oriental. Le bengali a été sollicité pour être déclaré langue nationale au même titre que l’ourdou. Cette demande a été soulevée pour la première fois par Dhirendranath Datta du Pakistan oriental le 23 février 1948 à l’Assemblée constituante du Pakistan.

Pour protester contre l’annonce de 1948, de grands rassemblements et réunions de protestation ont eu lieu. Le 21 février 1952, la police a ouvert le feu sur des étudiants en grève pacifique, tuant six personnes et faisant des centaines de blessés. Le 21 février est devenu un Shaheed Day ainsi qu’une partie d’une conscience nationaliste séparatiste naissante.

Le 17 novembre 1999, la 30e L’Assemblée générale de l’UNESCO a décidé à l’unanimité que « 21St Février soit proclamée Journée internationale de la langue maternelle dans le monde entier pour commémorer les martyrs qui ont sacrifié leur vie ce jour-là en 1952 », ratifiée plus tard par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2001.

Lire aussi  66 jours, 1404 km : un médecin kiwi réalise son « rêve d'enfant » lors d'un voyage au pôle Sud

Avec notre souci pathologique d’un « ennemi » extérieur et intérieur, la diversité ethnique et linguistique régionale réelle, peut-être plus exagérée, est considérée à tort comme mettant en péril l’unité nationale. Nous oublions que l’identité nationale, au milieu de la diversité culturelle, ne peut qu’être dispersive et accommodante.

Alors que l’urgence de l’unité nationale dans les nouveaux États est primordiale, la question de la langue nationale a pris une direction différente en Inde.

Avec plus d’une centaine de langues régionales, il a succédé à l’accommodement, donnant le statut de langues nationales à 22 langues régionales ainsi qu’à l’hindi, l’anglais restant la langue officielle.

La Suisse compte quatre nationalités et langues nationales distinctes : le français, l’allemand, l’italien et le roman.

Les graines de la méfiance mutuelle, de la non-accommodation et de l’exclusivité nées du besoin d’uniformité ont été semées tôt en raison d’idées erronées sur la façon dont des personnes de langues et d’histoires différentes pourraient vivre ensemble dans l’harmonie, l’acceptation et la paix. Un tel myopisme était exacerbé par des concepts raciaux erronés traitant certaines ethnies locales comme plus martiales que d’autres. Ceci, associé à l’exploitation et au contrôle économiques, a conduit à une méfiance ethnique incurable.

Le désir à courte vue d’imposer la conformité, plutôt que de favoriser une communauté en permettant une coexistence ethnique et culturelle mutuelle, était une voie semée d’embûches. La séparation d’une majorité d’une minorité était prédite. Les malheurs sont apportés aux gens par l’esprit des petits hommes, pas par le kismet.

Les langues régionales possèdent un riche passé historique et littéraire. La langue pachtoune est synonyme de pachtounwali, le code de conduite lié à l’honneur auquel chaque pachtoune se conforme. Faire le « Pashto Laar » (la voie pashto) est une métaphore courante.

Lire aussi  Discovery of Human Flesh in Soup at Alaba International Market in Lagos, Nigeria

La langue pachto est également associée à un esprit nationaliste féroce de liberté inflexible que de nombreux conquérants, des Grecs aux Moghols, aux Sikhs, aux Britanniques et aux Russes ont appris à leurs dépens. Hérodote, l’historien grec accompagnant Alexandre dans ses exploits de conquête du monde, a écrit sur un peuple « Packtuiyike » parlant une langue « Packtuyi » il y a près de 2350 ans par des personnes occupant des régions en Afghanistan et aujourd’hui KP.

Les langues créent et perpétuent le folklore d’un peuple, donnent un idiome à ses normes et à ses valeurs, une métaphore alimentant sa musique et son quotidien comme une réalité vivante, palpitante et inextinguible. Cela fait partie du geist d’un peuple. Le premier mot qui entre dans les oreilles d’un enfant nouveau-né est la langue de sa mère qui reste une partie de sa personnalité et de son âme vivante.

En 1990, en tant que secrétaire à l’éducation du gouvernement du KP (alors NWFP), j’ai découvert qu’il y avait près de 150 à 200 écoles primaires au KP dans lesquelles la langue d’enseignement était le pashto. Leur programme, programme, manuels de classe, sélection et formation des enseignants avaient reçu peu d’attention et, par conséquent, leur diminution progressive en nombre était totalement compréhensible.

Une proposition a été faite au cabinet provincial de faire de la langue maternelle une matière obligatoire dans les écoles primaires et secondaires avec l’ourdou et l’anglais sur le modèle d’autres pays multilingues comme l’Inde et la Suisse. Rien ne s’est matérialisé malheureusement.

Une langue est le dépositaire et le transmetteur de toute la civilisation, y compris l’histoire, la littérature, la poésie et la culture d’un peuple. Ne pas accorder aux langues maternelles la place qui leur revient dans l’éducation équivaut à rompre le lien d’un peuple avec son patrimoine et son identité historiques et culturels, en plus de bloquer des voies pour de nouvelles avancées.

Lire aussi  Un consensus est nécessaire pour la stratégie d'électrification de l'Europe

La plupart de nos enfants aujourd’hui ne peuvent pas lire les scripts de leur langue maternelle. Le gouvernement civilisé est responsable non seulement de la dotation physique mais aussi culturelle et spirituelle de ses peuples.

Une charte nationale des langues maternelles est justifiée et devrait éclairer le débat politique.

Les langues maternelles ne devraient pas disparaître en raison de l’indifférence ou des appréhensions erronées des décideurs politiques.

La promotion des langues maternelles revigorera la création d’une unité nationale inclusive plutôt que de l’affaiblir ou de l’émacier. Le nationalisme participatif, issu de la diversité ethnique et linguistique, donne de la force et de l’endurance pour se sentir partie d’un plus grand tout et est une manière de principe d’éviter un éventuel mécontentement régional, favorisant l’harmonie et la solidarité.

La nécessité primordiale pour les générations futures d’être pleinement alphabétisées dans leur langue maternelle ne peut être niée, c’est pourquoi en faire une matière obligatoire au niveau scolaire doit recevoir l’attention prioritaire du gouvernement et de l’État. Le multilinguisme et l’octroi aux langues maternelles du statut des langues nationales avec l’ourdou ajouteraient aux perceptions nationales d’inclusion culturelle et de tolérance de la diversité, conduisant à des sentiments d’égalité de participation et d’acceptation ethnique.

Outre le partage équitable et transparent des ressources économiques et l’égalité d’accès politique, l’étreinte culturelle et linguistique sont les pierres angulaires permanentes et durables de l’unité nationale. Les langues maternelles languissent au détriment de la nation.

Paru dans The Express Tribune, le 19 marse2023.

Comme Avis & éditorial sur Facebooksuivre @ETOpEd sur Twitter pour recevoir toutes les mises à jour sur toutes nos pièces quotidiennes.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.