Le prix Nobel de médecine a été attribué à Katalin Karikò, une biochimiste hongroise, et à Drew Weissman, un médecin immunologiste américain, pour leurs travaux révolutionnaires sur les vaccins à ARN messager, qui ont permis le développement des vaccins contre le Covid-19. Les deux scientifiques, qui sont collègues à l’Université de Pennsylvanie depuis de nombreuses années, ont réalisé leurs découvertes majeures en 2005, et une avancée cruciale en 2015 a été déterminante pour la mise au point des vaccins contre le SARS-CoV2 lors de la pandémie qui a débuté en 2020. Ces vaccins à ARN messager ont été commercialisés par les laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna, et se sont avérés particulièrement efficaces avec une efficacité de 95% contre la souche initiale du Covid-19.
Le Comité Nobel a souligné l’importance des découvertes des lauréats, qui ont fondamentalement changé notre compréhension de l’interaction entre l’ARN messager et notre système immunitaire, et ont contribué à l’accélération sans précédent du développement des vaccins dans l’une des plus grandes menaces pour la santé humaine de l’ère moderne. Il a également rappelé que le risque d’une nouvelle pandémie est plus important que jamais.
Katalin Karikò et Drew Weissman ont déjà été récompensés à de nombreuses reprises pour leur travail, notamment par le Prix Lasker en 2021. La décision du Comité Nobel de les récompenser témoigne de la reconnaissance de leur percée décisive, même si celle-ci est souvent honorée plusieurs dizaines d’années après sa réalisation.
Les deux scientifiques ont exprimé leur étonnement et leur gratitude en apprenant la nouvelle du Prix Nobel. Katalin Karikò a évoqué sa mère décédée il y a cinq ans, qui écoutait chaque année les annonces du Comité Nobel en espérant entendre le nom de sa fille, et Drew Weissman a confié qu’en tant que scientifique, il n’imaginait jamais recevoir un jour le prix ultime.
Katalin Karikò a connu des débuts difficiles dans sa carrière, mais a persévéré dans ses recherches novatrices sur l’ARN messager, malgré le manque de soutien financier et institutionnel. Elle occupe actuellement des postes de responsabilité dans des sociétés pharmaceutiques et est professeure à l’université, et elle est la treizième femme à recevoir le prix Nobel de médecine.
Le prix Nobel de médecine s’accompagne d’une récompense de onze millions de couronnes suédoises, la plus élevée de l’histoire des Nobel. Cette augmentation du montant de la récompense a été rendue possible grâce à une meilleure situation financière de la Fondation Nobel.
