The President of Azerbaijan’s Dream Comes True: Taking Control of the Haut-Karabakh

Le président de l’Azerbaïdjan réalise son rêve en prenant le contrôle du Haut-Karabakh

Pourquoi on en parle

L’Azerbaïdjan a repris cette semaine le contrôle définitif du Haut-Karabakh, une enclave arménienne en territoire azéri. Cette opération est le dernier chapitre d’une guerre « figée » qui opposait depuis 1990 l’Azerbaïdjan et les séparatistes arméniens de la république d’Artsakh. Depuis le début de la semaine, 100 000 Arméniens ont quitté la zone pour s’exiler en Arménie, par crainte d’un « nettoyage ethnique ».

Pourquoi reprendre ce territoire

Ilham Aliev, président de l’Azerbaïdjan depuis 2003, réalise ainsi son vieux rêve de reprendre le contrôle du Haut-Karabakh. Pour lui, cette enclave arménienne située en plein cœur du pays représentait une gêne. Selon Inna Naroditskaya, professeure à l’Université Northwestern de Chicago originaire de l’Azerbaïdjan, cela s’explique par la situation géographique. « Tout est dans la carte », souligne-t-elle. Aliev n’est pas considéré comme un « marchand de guerres », mais le statut ambigu du Haut-Karabakh devait tôt ou tard être réglé.

Le nationalisme exacerbé d’Aliev est également au cœur de ses motivations. Selon Bahruz Samadov, journaliste azéri établi en République tchèque, cette reprise de territoire est une forme de revanche pour Aliev après la deuxième guerre du Haut-Karabakh en 2020. Le nationalisme azéri entraine depuis toujours un antagonisme avec l’Arménie.

L’impact sur son pouvoir

Cette victoire majeure devrait renforcer la popularité d’Ilham Aliev dans son pays, voire assurer sa postérité. Selon Bahruz Samadov, la légitimité et le soutien populaire d’Aliev sont actuellement très élevés. Les Azéris s’identifient à lui et il pourrait utiliser cette victoire comme un outil pour guérir les traumatismes du peuple azéri. Selon Inna Naroditskaya, Aliev était déjà populaire et il l’est encore plus maintenant.

Un clan bien implanté

Malgré le soutien populaire, Ilham Aliev règne d’une manière autocratique. Il est le fils de Heydar Aliev, ancien agent du KGB qui a gouverné le pays de 1969 à 2003. Ilham Aliev a été accusé à plusieurs reprises de violation des droits de la personne. Il a amendé la Constitution pour rendre illimités les mandats présidentiels et a prolongé la durée du mandat présidentiel de 5 à 7 ans. En 2017, il a nommé sa femme, Mehriban Alieva, comme première vice-présidente. Le clan Aliev est donc solidement implanté au pouvoir.

Allégations de corruption…

Ilham Aliev a su profiter de la manne pétrolière de l’Azerbaïdjan, mais la fortune de sa famille est sujette à des questions sur la corruption. Les enquêtes ont révélé des sociétés offshore liées au clan Aliev. Les « Pandora Papers » ont notamment révélé des transactions immobilières opaques réalisées par des proches du président au Royaume-Uni, dont l’achat d’un immeuble de bureaux pour 45 millions de dollars au nom de son fils. Aliev a toujours nié les accusations de corruption et de violation des droits de la personne à son encontre.

Une image internationale

Ilham Aliev est largement courtisé par l’Europe, qui compte sur le pétrole et le gaz azéris pour réduire sa dépendance à la Russie. Cela explique en partie le silence relatif des Européens suite à l’invasion du Haut-Karabakh. Il compte également sur le soutien du président turc Recep Tayyip Erdoğan, qui lui fournit des armes et un soutien politique. Il tente également d’améliorer son image à l’international en organisant des événements sportifs et culturels grâce à ses pétrodollars.

Prochaine étape

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