15 décembre 2023 À 18:42
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Pour le président du «Center for Global Development» basé à Washington et à Londres, Masood Ahmed, le constat est sans appel. Une réforme radicale des institutions financières internationales s’impose. «Il faut transformer ces institutions de façon à ce qu’elles puissent relever les défis mondiaux de façon efficace. Pour y arriver, le changement devra être radical», a-t-il lancé devant une assistance venue nombreuse. L’économiste a tenu, toutefois, à souligner la difficulté d’un tel changement qui doit s’opérer tout en permettant à ces institutions de poursuivre ce qu’elles font actuellement en faveur des pays en voie de développement.
Abondant dans le même sens, l’ancien patron du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a affirmé que beaucoup de décisions ont été prises pour rendre ces institutions financières plus conformes à la réalité du monde. Des décisions qui n’ont jamais été mises en œuvre, a regretté l’économiste. Pour lui, ces institutions peuvent mieux faire, notamment en ce qui concerne la transition climatique. M. Strauss-Kahn défend notamment l’idée, celle-là même qui a été à la base de la création du FMI il y a 80 ans, et qui veut que face à une crise d’envergure, vous ne pouvez pas vous en sortir avec des ressources budgétaires ou fiscales, mais grâce à des ressources monétaires. C’est notamment sur ce volet mobilisation de ressources monétaires que les institutions financières peuvent mieux faire, selon lui.
La même idée a été défendue par l’Américaine Helyette Geman. La Senior Fellow chez Policy Center for the New South a assuré que, malgré le travail réalisé par la Banque mondiale et le FMI, celui-ci reste limité comparé aux attentes en ce qui concerne, entre autres, le climat et le développement du continent africain.
Ce qui n’a pas manqué de faire réagir le vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, Ferid Belhaj, qui s’est employé à défendre le travail accompli par l’institution de Bretton Woods qu’il représente. Selon M. Belhaj, le nouveau président de la BM, Ajay Banga, a réorienté les priorités de l’institution pour renforcer ses rôles dans la lutte contre la pauvreté et les changements climatiques. Assurant que la Banque n’a cessé d’évoluer pour faire face aux défis qui se sont imposés à elle, le responsable a affirmé que le changement climatique a aujourd’hui un impact énorme sur la vie des gens, ce qui demande une profonde réflexion et un financement dont on ne dispose pas actuellement. Le vice-président régional de la Banque mondiale a souligné, par ailleurs, qu’il faut aller dans le sens de la réforme, mais sans briser une institution aussi précieuse et qui démontre sa valeur tous les jours.
Pour rappel, la 12e édition de la conférence internationale annuelle du Policy Center for the New South (PCNS) «The Atlantic Dialogues», s’est ouverte, jeudi à Marrakech pour trois jours, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Axée sur le thème «A More Assertive Atlantic: Its Meaning for the World» (Un Atlantique plus affirmé : sa signification pour le monde), cette édition a rassemblé plus de 400 invités issus de 80 nationalités du bassin atlantique pour discuter une variété de sujets économiques et géopolitiques, reflétant les mutations d’un Atlantique élargi et plus intégré à travers des échanges francs, informels et factuellement informés, favorisant des discussions susceptibles de déboucher sur des actions concrètes.
