Les Restos du cœur lancent un appel à l’aide pour faire face à une demande en constante augmentation : + 24 % en un an. Une collecte nationale se déclinera à Thionville les 3 et 4 mars prochains dans sept grandes surfaces dans l’espoir de refaire les stocks et de passer le difficile cap hivernal.
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Aujourd’hui à 20:00
Mardi, jour de distribution aux Restos du cœur de Thionville. Les chariots pleins croisent les cabas vides dans l’entrée du local associatif qui accueille de plus en plus de bénéficiaires. « 311 familles inscrites et 830 personnes aidées », dénombre Norbert Beato, le responsable local. En un an, l’antenne thionvilloise a vu son nombre de bénéficiaires monter en flèche (+ 24 %) et de nouveaux profils d’ayants droit apparaître. Cette hausse spectaculaire, conjoncturelle, a nécessité une adaptation des grilles qui tient compte des factures d’énergie. « Nous voyons arriver des veuves retraitées et des travailleurs « pauvres » qui, une fois qu’ils ont payé l’électricité et le gaz, sont noyés », poursuit le bénévole. Ces « nouveaux pauvres » viennent chercher ici de quoi manger, s’habiller mais aussi un peu de chaleur humaine distillée par une équipe de 48 bénévoles à leur service et à leur écoute.
Équilibre fragile
Mais cette augmentation significative des besoins, en denrées alimentaires notamment, a un prix, celui du manque. « Nous manquons de tout, de produits non périssables comme de produits frais mais aussi de couches pour bébé, de produits d’hygiène », indique Marie-Andrée Cardoni, adjointe au responsable de centre. Pour preuve, Norbert Beato, ouvre les réfrigérateurs les uns après les autres, tous dangereusement vides. « Les produits frais proviennent essentiellement des grandes enseignes ». D’autres contributeurs comme des boulangers locaux ou l’Union européenne fournissent à leur échelle des aliments de première nécessité permettant au centre de tourner. Mais l’équilibre est fragile et l’état des réserves impose de ralentir la cadence.
Les rayons se vident dangereusement. La collecte des 3 et 4 mars sera salutaire. Photo RL /Armand FLOHR
« De deux litres de lait par personne, nous sommes passés à un litre », confirme Marie-Andrée Cardoni. Certains produits d’hygiène, comme les couches pour bébé de six mois à deux ans, ne sont plus distribués faute de stocks suffisants. Les Enfoirés, dont le spectacle contribue à hauteur de 15 % du budget total alloué à Thionville, et la collecte nationale organisée dans certaines grandes surfaces les 3 et 4 mars prochains vont permettre de renflouer un peu, beaucoup ? « Vu le contexte, on craint une diminution des dons. Les gens sont déjà très sollicités », observe Norbert Beato qui, comme une majorité de bénévoles, participera à la collecte sur deux jours qui se tiendra dans sept magasins thionvillois des enseignes Leclerc, Carrefour, Lidl, Auchan et Aldi.
