THIONVILLE. Politéïa attire un public nombreux avec ses idées innovantes.

THIONVILLE. Politéïa attire un public nombreux avec ses idées innovantes.

La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, et l’ancien Premier Ministre Édouard Philippe auront finalement fait faux bond, mais les organisateurs du premier festival Politéïa peuvent être satisfaits : le public est au rendez-vous, au-delà même peut-être de leurs espérances.

OM

Aujourd’hui à 20:00

| mis à jour aujourd’hui à 20:00

« Un festival d’idées à Thionville ? Ça ne marchera jamais », persiflaient certains esprits médisants avant même que ne débute Politéïa, ce rendez-vous proposé par le service culturel de la Ville et l’association Des Mots & Débats. Après deux premiers jours de conférences et de tables rondes, force est de reconnaître qu’ils avaient tort et de saluer l’incontestable succès populaire de la manifestation. « Vendredi soir, le grand entretien avec Bernard Cazeneuve a réuni 300 spectateurs au Théâtre », jubilait ce samedi Pascal Didier, le président des Mots & Débats, malgré la mauvaise nouvelle reçue la veille de Normandie. Après la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, qui dès l’annonce de l’utilisation du 49.3 sur la réforme des retraites avait été invitée par son gouvernement à restreindre ses apparitions publiques, et donc à renoncer à sa participation au festival, une autre défection avait été en effet enregistrée. Celle de l’ancien Premier Ministre d’Emmanuel Macron, Édouard Philippe, qui, « vu le contexte national », a indiqué qu’il était retenu dans sa ville du Havre. Il n’a donc pas pu assurer le « Grand Entretien » initialement prévu ce samedi à 17 h 30. Mais du côté de l’organisation, on assure que ce rendez-vous sera reprogrammé à une date ultérieure.

Une profession en danger

À cette double défection, il convient d’ajouter celle de l’écrivain François Bon qui devait assurer une conférence sur François Rabelais. Pas de quoi toutefois priver d’appétit les spectateurs, qui se sont rués, avec gourmandise, sur la table ronde consacrée à la liberté d’informer et son plateau pantagruélique, composé de Christophe Deloire, directeur général de Reporters sans Frontières , Vincent Giret, directeur de l’information de Radio France et Philippe Val, ancien directeur de Charlie Hebdo et de France Inter. C’est d’ailleurs à ce dernier qu’est revenu l’honneur de lancer les hostilités. « La presse est un Titanic qui tourne autour de son iceberg », a-t-il lancé.

« Le journalisme nécessite une expertise et un savoir-faire dont sont incapables les réseaux sociaux »

« Je suis inquiet pour la profession, qui est terriblement en danger, et en même temps elle peut encore être sauvée par ceux qui la font. J’ai rarement rencontré autant de jeunes journalistes talentueux que ces derniers temps. Le journalisme nécessite une expertise et un savoir-faire dont sont incapables les réseaux sociaux », a-t-il encore prévenu. Christophe Deloire a fait lui part de sa crainte de voir un jour émerger « un ministère de la Vérité » quand Vincent Giret constate avec effroi que « de plus en plus souvent nos reporters sont accompagnés par des officiers de sécurité quand ils vont sur le terrain. Non pas dans le Dombass mais à Toulouse ou place de la Concorde… »

Photo RL/Armand FLOHR

300

C’est le nombre de spectateurs qui ont assisté vendredi soir, au théâtre de Thionville, au «Grand Entretien» avec l’ancien Premier Ministre Bernard Cazeneuve.

Le programme de ce dimanche

Ce dimanche 19 mars, pour finir en beauté, sept événements ponctueront la journée.
Dès 9 h 15 à Puzzle : “Grands espaces ou territoires plus intimes, ils sont nos lieux de liberté”.
À 10 h au théâtre : “La liberté de mourir doit-elle être un nouveau droit ?”.
11 h 30 au théâtre : “Liberté de conscience”.
13 h à Puzzle : “L’avenir de la liberté”.
14 h 30 au théâtre : “Faut-il limiter nos libertés pour sauver la planète ?”.
15 h 30 à Puzzle : “Est-ce que les livres sont des outils de libertés ?”.
16 h 30, théâtre : “Combattants et combattantes de la liberté”.

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