Epée au bout des doigts, Thierry Calambe, du haut de son 1,90 m, c’est un peu Porthos qui aurait l’expérience militaire d’Athos, la foi en soi et l’ironie d’Aramis comme la fougue et le brio de D’Artagnan. En résumé, une montagne à escalader et un sacré client pour les 250 ennemis de sa Majesté qui croiseront le fer avec lui, le mercredi 17 mai, au Complexe multisports de La Milliaire.
Toulousain d’origine, né d’un papa militaire, Thierry Calambe aura été élevé dans le sérail dès son plus jeune âge, commençant par le fleuret, l’arme d’initiation, avant d’être formé à l’épée par les meilleurs maîtres d’armes du sport le plus français qui soit.
On ne s’étonnera pas alors que la carrière et le palmarès aient suivi. Vite Calambe se fait un nom. Il est vice-champion de France cadets, rejoint l’Équipe de France juniors et va devenir, autour des années 90, international seniors, disputant la Coupe du Monde avec les 12 meilleurs bretteurs tricolores de l’époque aux côtés des (Eric) Srecki, double champion olympique et quadruple champion du Monde, (Rémy) Delhomme ou (Hugues) Obry. Gaucher comme son premier modèle, celui qu’on surnommait “le Suédois” en raison de son physique et de son caractère placide, Calambe aime aussi beaucoup jouer, attaquer pour mieux contrer (son spécial est le contre-arrêt) ou bondir en flèche s’inspirant cette fois du créatif, Philippe Boisse, autre médaille d’or et référence olympique.
Le physique, la tactique et le mental
« Pour s’imposer, il faut trois forces, rappelle le résident de Hettange-Grande : le physique, l’aspect technico-tactique et le mental. S’il manque l’une de ces trois composantes, c’est perdu. » Ses études d’EPS, sa pratique de l’athlétisme pour entretenir la nécessaire explosivité comme son expérience des pistes qui lui a encore permis, à l’automne dernier, de revenir de Zadar (Croatie) avec un nouveau podium mondial, seront de précieux atouts. Évidemment les leçons des deux maîtres d’armes du club : Maurice Pizay, le vieux sage, et Nelson Loyola qui l’a ouvert à la couleur et l’intensité de l’escrime cubaine n’auront cessé d’aider.
« Je sais qu’on ne gère pas un championnat d’Europe comme un Mondial car le format de la première compétition et sa longueur contrairement à la deuxième (100 sélectionnés) sont truffés de pièges mais je me lance le défi, ici à Thionville, de m’imposer chez moi pour remercier ce club et Christophe Conrad, le président d’E3F, de m’avoir accueilli et relancé en 2013 alors que j’avais rangé les armes depuis quelque temps déjà. »
Les élèves de La Briquerie qui connaissent le tempérament de leur champion de prof ne manqueront pas d’apprécier cette fois sa force de caractère.
2023-04-29 13:23:42
1682820699
#Thionville #Thierry #Calambe #prof #dEPS #champion #dEurope #domicile
