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Thomas Cailleys Film Animalia im Kino

by Nouvelles
Thomas Cailleys Film Animalia im Kino

2024-01-14 21:50:45

WLorsqu’une personne a des ailes, c’est généralement une métaphore. Quelqu’un s’élève à un nouveau niveau, atteint une qualité inattendue, dépasse ses limites. Dans la série actuelle « Mrs. Davis», les «ailes» sont une caractéristique ambiguë que donne une intelligence artificielle lorsque les personnes s’intègrent particulièrement bien dans l’équilibre des algorithmes. Ils « volent » alors juste assez haut pour que personne ne soit tenté de s’orienter sur eux. Une entreprise très prospère de boissons en conserve a transformé l’idée des ailes en son slogan, qui, avec de jolis personnages de dessins animés, a finalement emporté la grandeur mythique que le rêve de vol (sans réacteur) avait encore dans la légende de Dédale et Icare.

Le film « Animalia » de Thomas Cailley pourrait aussi être compris comme une légende. Et il contient certainement une métaphore puissante.

En ce qui concerne les ailes, cependant, il est très précis. Péniblement spécifique. Il s’agit du squelette, des omoplates, des muscles du dos et de quelque chose qui jaillit de l’intérieur d’une personne et qui contient une nature différente. Un animal qui essaie de prendre forme avec des accidents et des fissures, tandis que l’homme ne sait pas s’il se perd ou s’il prend une nouvelle dimension.

La couronne de la création ?

« Animalia » se déroule en France. Dans la première scène, on voit François (Romain Duris) et son fils Émile (Paul Kircher) dans une voiture. Vous êtes coincé dans un embouteillage, il y a du bruit à cause d’une ambulance dans laquelle quelque chose gronde ou fait rage. On voit alors pendant quelques secondes la première de ces créatures dont parle « Animalia ». Une créature ressemblant à un oiseau qui s’enfuit immédiatement. En français, le titre est « La règne animal », c’est-à-dire « Le royaume des animaux ». Le mot « règne » est important car il contient plusieurs niveaux de signification. Les hommes vivent dans leur propre royaume, les animaux dans un autre. Ils sont chacun souverains dans leur royaume, mais les royaumes sont en conflit. Historiquement, les royaumes ou les empires ont souvent lutté pour la légitimité religieuse, ce qui implique également qu’il s’agit en quelque sorte du fondement ultime d’un ordre qui a longtemps été compris comme l’ordre de la création. Avec les humains comme couronne de la création.

Thomas Cailley joue aujourd’hui un renversement de cette idéologie (à partir d’un scénario qu’il a écrit avec Pauline Munier). « Animalia » parle d’une société dans laquelle les mutations sont de plus en plus fréquentes. Les humains se transforment, acquièrent des traits, des particularités physionomiques et des comportements issus des animaux. Lana aussi, la mère d’Émile, l’épouse de François – elle, comme la plupart de ces créatures, n’est vue qu’un instant, plutôt en allusion, elle a l’air d’être sortie d’une saga de science-fiction, mais il y a aussi quelque chose véritablement étrange, mystérieux, inaccessible. Si l’humanité est une famille, comme on le célébrait autrefois sous le terme de « famille d’hommes », alors François, Lana et Émile constituent désormais un cas test : une famille peut-elle continuer d’exister si elle contient soudain une espèce inconnue ? Et si cela dépassait l’humain ? Ou peut-être est-il en retard sur ce qui est humain ?



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