Tiques : une préoccupation grandissante pour la santé publique au Québec

Les experts de la santé publique sont de plus en plus préoccupés par les éclosions de tiques qui accompagnent le printemps, notamment en raison de l’émergence potentielle d’une espèce de tique étoilée d’Amérique au Québec dans les prochaines années. La biologiste Karine Thivierge, responsable clinique de la biologie médicale au Laboratoire de santé publique du Québec, déclare que l’on suit de près l’évolution des espèces de tiques. Outre la tique à pattes noires, qui est bien établie au Québec, on craint l’arrivée de la tique étoilée d’Amérique, qui transmet diverses bactéries responsables de maladies comme la tularémie et l’ehrlichiose. Selon l’épidémiologiste vétérinaire Catherine Bouchard de l’Agence de la santé publique du Canada, le réchauffement climatique favorise des espèces qui ne posaient pas de problème pour la santé humaine auparavant. Selon le site e-tick, la tique étoilée a été identifiée cinq fois au Sud du Québec au cours des six dernières années, et selon l’entomologiste de l’Université Bishop, Jade Savage, elle a de bonnes chances de s’établir durablement dans les prochaines années en raison du surpeuplement des cerfs de Virginie et de la souris à pattes blanches. La Dre Bouchard a étudié pour la première fois la tique à pattes noires au Québec, responsable de la transmission de la maladie de Lyme, dans sa thèse de maîtrise en 2007. Elle vient de publier une carte des risques d’infection à la maladie de Lyme en Estrie avec une collègue de l’Université de Montréal. Mme Thivierge souligne qu’il y a 12 espèces de tiques dans le sud du Québec, mais seulement certaines d’entre elles peuvent poser des problèmes de santé publique. Il est recommandé de retirer la tique à l’aide d’un tire-tique ou d’une pince fine et de la placer dans un contenant hermétique en cas de morsure.