Title: “France and the US Express Support for ECOWAS Intervention in Niger Coup Crisis”

Title: “France and the US Express Support for ECOWAS Intervention in Niger Coup Crisis”

La France a exprimé son total soutien à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a validé l’option militaire pour mettre fin au coup d’État au Niger tout en laissant une dernière chance à une résolution pacifique de la crise.

Paris soutient “l’ensemble des conclusions adoptées lors du sommet extraordinaire” de la CEDEAO à Abuja, y compris la décision d’activer le déploiement d’une “force en attente”, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères.

En même temps, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que son pays soutenait “le leadership et le travail” exercé par l’organisation régionale pour permettre le retour à l’ordre constitutionnel au Niger, sans approuver explicitement la décision de déployer sa force.

Pour le moment, la CEDEAO espère toujours une solution diplomatique, mais son message, transmis par le président ivoirien Alassane Ouattara aux militaires qui ont pris le pouvoir à Niamey, est très clair : la menace d’une intervention est plus que sérieuse et l’opération peut “commencer très prochainement”.

L’effet de cette annonce est encore incertain. “On ne sait ni quand ni comment cette force sera déployée, ni qui en fera partie”, explique Tatiana Smirnova, chercheuse associée au Centre FrancoPaix de la Chaire Raoul-Dandurand, lors d’une interview au Devoir. “Cela risque de dégénérer de manière imprévisible”, ajoute-t-elle.

Plus tôt dans la journée, les militaires au pouvoir, issus du coup d’État du 26 juillet, ont annoncé la formation d’un gouvernement.

Les dirigeants de la CEDEAO se sont réunis en sommet à Abuja, au Nigeria, pour discuter de la situation. Le président nigérian, Bola Tinubu, actuel chef de l’organisation, n’exclut pas le recours à la force en “dernier recours”, selon l’Agence France-Presse. Il privilégie cependant une solution pacifique au conflit, notamment par le biais de la négociation.

Sentiments anti-occidentaux

La CEDEAO regroupe une quinzaine de pays d’Afrique de l’Ouest. Elle vise à promouvoir la coopération économique dans la région et à renforcer les relations entre les États membres.

Tatiana Smirnova précise que l’organisation est perçue localement comme une force poussée par l’Occident, que ce soit la France ou les États-Unis. Elle ajoute que l’intervention militaire risque de radicaliser encore davantage les populations dans leur sentiment anti-français et anti-occidental en général.

Malgré l’attention internationale portée au conflit, le coup d’État trouve ses racines localement, explique Mme Smirnova. “Le coup d’État a été provoqué par des frustrations et des tensions internes entre plusieurs acteurs politiques et militaires au Niger depuis très longtemps. Il s’inscrit également dans les frustrations plus générales de la population concernant la répartition inéquitable des ressources”, précise-t-elle.

La chercheuse ajoute que le conflit s’inscrit dans une tendance de coups d’État au Sahel, où de tels événements ont eu lieu au Mali et au Burkina Faso, deux pays dirigés par des militaires depuis respectivement 2020 et 2022. Bien que “provoqué localement pour des raisons internes”, le conflit au Niger a pris une autre tournure en raison de la crainte des Occidentaux que la Russie utilise la situation à son avantage, explique-t-elle.

Dans le cas d’un hypothétique retour à l’ordre constitutionnel, “le Niger restera extrêmement vulnérable face à cette montée des sentiments anti-occidentaux”, ajoute la chercheuse. “Il faut également rappeler ici que le Niger fait partie des pays qui luttent contre des groupes insurrectionnels ayant également un projet anti-occidental.”

Deux semaines sous tension

Le 26 juillet dernier, des militaires ont renversé le président Mohamed Bazoum, le séquestrant dans le palais présidentiel à Niamey, la capitale du Niger. Le général Abdourahamane Tchiani, à la tête des putschistes, a justifié le coup d’État par les violences qui secouent le pays. Il a déploré que la présence de soldats occidentaux, dont des Français et des Américains, n’ait pas suffi à sécuriser le climat au Niger.

Mercredi, la junte a accusé la France d’avoir libéré des djihadistes et d’avoir violé l’espace aérien du pays, des allégations démenties par l’Élysée.

Les militaires nigériens comptent sur le soutien du Mali et du Burkina Faso. Selon l’Agence France-Presse, ces deux États, alliés des putschistes, ont déclaré qu’une attaque de la CEDEAO au Niger serait considérée comme “une déclaration de guerre”.

Avec Alex Fontaine, Le Devoir

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