La sécurité de la juge Tanya Chutkan lors du procès de Trump à Washington a été renforcée. De même que celle autour du palais de justice d’Atlanta où Trump fera face à l’accusation d’avoir illégalement tenté de renverser le résultat de l’élection de 2020 en Géorgie – peut-être cette semaine. La procureure chargée de l’affaire a reçu des menaces de mort.
Lorsque Donald Trump a été inculpé la semaine dernière, la juge l’a averti qu’il pourrait être détenu s’il tentait d’influencer les jurés ou d’intimider les témoins.
Elle l’a appelé “Monsieur Trump” plutôt que “Président Trump”, comme cela se fait aux États-Unis pour les anciens présidents. Si elle avait réellement voulu souligner l’indignité du personnage méprisable, elle aurait dû l’appeler “accusé Trump”.
La juge Chutkan a été très claire : “Si vous ne respectez pas les conditions de libération, vous pouvez être détenu en attendant votre procès dans cette affaire.” Elle a même demandé à Trump, debout devant elle, s’il allait s’y conformer. Trump a répondu : “Oui.”
Trump nargue la juge
Depuis lors, un Trump tonitruant a continué à proférer des menaces et des insultes sur Truth Social. Il s’en est notamment pris à son vice-président, Mike Pence, qui sera un témoin à charge contre lui. Il a également attaqué à nouveau le procureur spécial “dérangé” Jack Smith avant de crier en majuscules qu’il ne bénéficierait jamais d’un “procès équitable” devant la juge Chutkan.
Smith a demandé au tribunal une ordonnance de protection contre Trump. En réponse à la requête, les avocats de Trump ont invoqué la Constitution américaine qui garantit la liberté d’expression, particulièrement pendant une campagne électorale.
Ses déclarations enfreignent de manière flagrante ses conditions de libération. La juge Chutkan devrait ordonner aux avocats de Trump de justifier pourquoi sa libération ne devrait pas être révoquée et pourquoi Trump ne devrait pas être détenu.
Trump est-il apte à subir son procès ?
Par peur de compromettre les procédures pénales contre Trump, le procureur spécial Smith évitera de demander un examen psychiatrique pour déterminer s’il est mentalement apte à subir son procès. Même si tout le monde en doute.
Ce serait une façon pour Trump de s’en sortir. Ses avocats ont déjà laissé entendre qu’il avait des problèmes de santé mentale : ils ont affirmé qu’il était convaincu mentalement d’avoir remporté l’élection de 2020. En tant que menteur pathologique, il est incapable de distinguer la vérité du mensonge. C’est pourquoi ses procureurs refusent qu’il témoigne sous serment lors de ses procès.
Il est nécessaire que la justice fasse respecter l’État de droit dans le cas de Trump. La juge doit lui demander une fois de plus de s’engager à respecter ses obligations envers elle, et lui rappeler que toute récidive entraînera son emprisonnement.
Même si Smith réussit, avant ou après l’élection, à faire condamner Trump, les États-Unis ne seront plus jamais les mêmes. Les dommages causés par Trump aux institutions juridiques et politiques américaines sont irréparables. Et si certains des procès se concluent après l’élection de 2024 qu’il perd, cela sera encore pire. Quoi qu’il arrive, Trump est un désastre historique pour le pays.
Les responsables de ces catastrophes
Le fait d’attendre si longtemps pour poursuivre Trump après ses tentatives d’usurper le pouvoir en 2020 est une grave erreur de la part du stupide procureur général Merrick Garland, qui aura des conséquences fatales. Il porte une grande part de responsabilité dans le fait que la démocratie américaine et l’État de droit sortent affaiblis de “l’ère de Trump”.
Les sénateurs républicains ont également une part de responsabilité en refusant, lors de son procès de destitution au Sénat en février 2021, de condamner Trump et de lui interdire de fonctionner en tant que président.
