2024-01-02 13:37:21
Rafael Nadal revient comme d’habitude. C’est-à-dire comme s’il n’était pas parti, comme si le temps n’avait pas passé, comme si de rien n’était. Cela fait 349 jours depuis cette rupture dévastatrice du tendon psoas-iliaque, pratiquement un an, une éternité pour la grande majorité ; pas tant pour lui, professeur que peu de retours. Retourner et revenir et revenir, sa devise. Personne ne connaît aussi bien le chemin ni les détours. Le retour du tennisman espagnol s’accompagne d’une bonne nouvelle, avec une victoire convaincante contre l’Autrichien Dominic Thiem (7-5 et 6-1, en 1h 29m) qui lui permet de continuer à tirer à Brisbane et d’alimenter la confiance. En effet, voici Nadal. Avec l’esprit intact.
« Aujourd’hui est une journée très excitante. Cela a probablement été l’année la plus dure de ma vie et je suis heureux d’avoir joué à un très bon niveau lors de cette première journée. “C’est de quoi être fier”, dit-il au pied du terrain, plus que satisfait après un départ individuel qui dégage l’horizon : si son corps le permet, s’il ne le trahit pas encore une fois, Nadal sera là. encore. Les statistiques sont notables à la rentrée, mais les sensations le sont encore plus. Il ne cède que six points au service, mais surtout, sa proposition montre qu’il se rallie sans réfléchir, et cela vaut bien plus que la victoire. Les automatismes sont immédiats, profitez du conduire et insiste sur le revers à une main de Thiem, un joueur de tennis mentalement brisé qui se bat également pour revenir après une grave blessure au poignet. Il est toujours perdu dans le labyrinthe, Nadal semble s’être déjà échappé. Au fait, qu’est-ce qu’une année ? Beaucoup ou rien, selon la façon dont on le regarde. Cela dépend de qui interprète. Nadal et son univers.
Peu importe le temps qui passe, certaines routines ne changent jamais. Le cliquetis des jambes du Baléares, mille fois dans les préludes ; le regard fixé sur la trotteuse à chaque fois qu’il va servir ; le banc est bondé ; de la sueur et encore de la sueur, ce qui l’oblige à changer de maillot avant la fin du premier set ; et aussi la capacité des élus à gérer de main de maître les phases délicates des matches. Thiem ne lâche rien, fort et réactif lors du premier tour, mais quand les choses se passent, l’Espagnol sort le livre et rivalise par cœur. Très inspiré par le service et dommageable par le conduiremord un plus dans la définition et s’approprie une victoire qui invite à l’optimisme.
D’emblée, une performance méritoire et réparatrice ; Un an c’est un an et revenir n’est pas facile, vous savez. Un art maîtrisé par Nadal, un expert des comebacks. Au fond, tout s’est bien passé pour lui en ce mardi de nerfs et d’émotions. Absent depuis qu’il s’est blessé le 18 janvier au deuxième tour de l’Open d’Australie, le Majorquin (670e mondial) offre de bonnes sensations en frappe et en mobilité. Bras et jambes, tout est prêt. Et l’Autrichien, l’âme en souffrance, collabore. Finalement, il s’effondre.
Thiem est aujourd’hui un joueur plongé dans une reconstruction qui n’est pas encore tout à fait aboutie. Il essaie de se relever, mais ne trouve pas la lumière. Son poignet s’est cassé en 2021 et il subit depuis une soudaine perte de confiance. Ce coup droit et ce revers qui s’envolaient avec tant de violence voyagent désormais enveloppés de doutes et de mélancolie. Ce qui aurait pu être et ce qui n’a pas été. D’ici là, 16 titres, dont un majeur (US Open 2020) et des victoires très prestigieuses contre Nadal, Federer et Djokovic, entre autres. Magnifique projet en son temps, l’Autrichien, du genre courageux, se bat pour ne pas se séparer du Top 100, sans tourner la tête et en espérant qu’à un moment ou à un autre son tennis et son esprit vont renaître. Je l’espère.
Nadal, qui a répété dimanche en double avec Marc López, a construit sa victoire dans les moments délicats du premier set, très serré. Thiem, 30 ans et 98ème à l’ATP, peut tenir jusque-là. De vieilles connaissances se testent et s’offrent de jolis points jusqu’à ce que le vainqueur fasse monter la tension d’un point et accélère. Au quatrième set, c’est lui qui décide. Trouvez la mâchoire. C’est un Nadal en forme, rapide dans les mouvements et ferme dans les échanges. Célébrez les bras levés, en même temps prudent. Il affrontera l’Australien Jason Kubler, 30 ans et 102e de la liste, jeudi en huitièmes de finale. «Je ne sais pas quel sera mon niveau à long terme», confie-t-il. L’épisode, en tout cas, déchaîne l’illusion.
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