Tout dans un seul pot, quotidien Junge Welt, 27 septembre 2024

2024-09-27 01:00:00

Vive protestation : les travailleuses du sexe manifestent à Berlin contre l’interdiction d’acheter du sexe (4 mai 2024)

Ils défendent les droits des femmes en général et le bien-être des travailleuses du sexe en particulier. C’est du moins ce qu’affirment tous les acteurs qui ont commenté la proposition du groupe parlementaire CDU/CSU “Mettre fin aux conditions inhumaines dans la prostitution – punir l’achat de services sexuels”. Leurs positions ne pourraient pas être plus opposées. Lundi, une audition publique sur ce concept, pour lequel le nom de « modèle nordique » s’est imposé, a eu lieu au Bundestag.

Il s’agit de vouloir freiner ou prévenir le travail du sexe en faisant de l’achat de services sexuels un délit pénal. Il s’agit d’une innovation dans la mesure où la réglementation ne s’applique pas aux personnes travaillant dans l’industrie, mais que les actions des clients deviennent plutôt punissables. Dans sa requête, le parti Union critique également la loi sur la prostitution, qui a légalisé l’offre de services sexuels en Allemagne en 2002. Elle parle d’une majorité de personnes directement ou indirectement contraintes à exercer la profession. En outre, « sous le manteau protecteur de la légalité de la prostitution créée par le législateur, (…) un trafic d’êtres humains a pu se développer de manière incontrôlable ». Ce qui est frappant dans les évaluations des experts, c’est que la majorité des experts et des organisations qui soutiennent la proposition ne font pas ou peu de différence entre la prostitution forcée et le travail du sexe autodéterminé.

La prostitution forcée et la traite des êtres humains constituent toujours des infractions pénales en Allemagne, et la loi sur la prostitution n’y a rien changé. L’association « Neustart – Christian Lebenshilfe » a certainement raison lorsqu’elle affirme que la distinction entre traite des êtres humains et prostitution légale est floue et que toute prostitution légale n’est pas volontaire, mais peut surgir de la pauvreté ou du besoin. Cependant, on ne sait pas exactement dans quelle mesure l’association souhaite garantir que les services de soutien et de conseil puissent atteindre les travailleuses du sexe dans le cadre d’un « modèle nordique ». Cependant, l’association reste totalement silencieuse sur ceux qui travaillent de manière indépendante dans l’industrie.

Un écart risqué, car les deux groupes sont poussés encore plus loin dans l’illégalité et donc dans un domaine où ils sont plus difficiles à atteindre en raison d’une responsabilité pénale renouvelée – même si celle des travailleuses du sexe elles-mêmes. Car même ceux qui soutiennent la criminalisation des clients ne prétendent pas que cela puisse mettre sérieusement fin à la prostitution ou que la traite des êtres humains et la prostitution forcée n’auront plus lieu. Dans sa déclaration, l’Association allemande des villes, par exemple, est clairement favorable à un développement plus poussé de la loi sur la prostitution, mais : « Le contenu principal de la présente demande « Punir l’achat de services sexuels » ne nous semble pas adapté, et dans certains cas même contre-productif, pour améliorer les conditions entourant le domaine de la prostitution.

Les représentants des municipalités sont favorables à ce que la prostitution apparaisse davantage dans le « champ clair » : « En renforçant les droits des travailleuses du sexe et en mettant en place des structures de communication, par ex. B. grâce à des tables rondes, une plus grande transparence dans l’environnement de la prostitution peut être obtenue. Cela peut contribuer à la protection et à de bonnes conditions de travail des travailleuses du sexe.” L’association professionnelle des services érotiques et sexuels a également attiré l’attention sur les effets potentiellement néfastes du “modèle nordique”.

Ainsi, 42 % des travailleuses du sexe interrogées dans le cadre d’une étude réalisée en France, où la loi a été introduite en 2016 et a directement remplacé la criminalisation des prostituées, ont signalé une augmentation de la violence à leur encontre. Même une protection spécifique serait difficile pour eux, comme l’ont indiqué 38 pour cent. Il leur est plus difficile d’exiger l’utilisation de préservatifs. Enfin, l’association des travailleuses du sexe attire l’attention sur le racisme présent dans la motion du syndicat lorsqu’elle parle de programmes de retour pour les prostituées forcées : “La motion suggère que la CDU/CSU ne veut pas spécifiquement aider les personnes touchées par la traite des êtres humains, mais veut simplement les expulser vers d’autres pays. »



#Tout #dans #seul #pot #quotidien #Junge #Welt #septembre
1727393337

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.