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Tragédie des migrants au Cap-Vert: Recherche de survivants après le naufrage d’une pirogue

Tragédie des migrants au Cap-Vert: Recherche de survivants après le naufrage d’une pirogue

Des recherches étaient encore en cours lundi au large du Cap-Vert pour retrouver des survivants d’une pirogue de migrants échouée la veille sur une île du nord-ouest de cet archipel de l’océan Atlantique. À son bord, les autorités cap-verdiennes ont retrouvé cinq survivants et cinq cadavres. Une sixième personne est également décédée à l’hôpital.

Un nouveau drame de la migration a eu lieu au Cap-Vert. Dimanche 3 mars, un canot transportant cinq cadavres a été retrouvé sur une île du nord-ouest de l’archipel situé dans l’océan Atlantique. Cinq survivants étaient également présents sur la pirogue lors de sa découverte par les autorités, mais l’un d’eux est décédé à l’hôpital le lendemain. Ce décès porte le nombre de victimes à six, a déclaré Elisio Silva, délégué de la Santé de l’île de São Vicente, à la télévision cap-verdienne.

Lundi, les autorités cap-verdiennes ont poursuivi les recherches pour retrouver d’éventuels survivants. Selon les témoignages des rescapés, la pirogue transportait environ 65 personnes. Le bilan de cet événement tragique pourrait donc être beaucoup plus lourd. “Dans les prochains jours, d’autres corps pourraient être retrouvés sur la côte”, a averti Elisio Silva.

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Les quatre survivants, qui souffraient d’une grave déshydratation, ont été pris en charge à l’hôpital. Leur état est désormais stable et ils devraient être libérés dans les prochaines heures, a ajouté le responsable.

Les autorités s’efforcent de recueillir des informations pour tenter d’identifier les migrants présents dans le canot. “Les documents retrouvés près de la pirogue indiquent que les occupants sont originaires du Sénégal, de la Mauritanie et du Mali”, a déclaré Vitória Veríssimo, responsable de la protection civile de la région Nord du Cap-Vert, à la presse locale.

Selon les premiers éléments, l’embarcation est partie d’un village en Mauritanie. Ce pays est devenu depuis le début de l’année un point de départ pour les exilés souhaitant rejoindre les Canaries. La majorité des canots arrivés en janvier dans l’archipel espagnol avaient pris la mer depuis les côtes mauritaniennes, malgré de nombreux accords entre Nouakchott et Madrid pour lutter contre l’immigration irrégulière.

Ce phénomène préoccupe les autorités espagnoles et européennes. Lors d’une visite début février en Mauritanie, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont annoncé une aide de 200 millions d’euros pour aider Nouakchott à endiguer les départs.

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La traversée de l’Atlantique reliant les côtes ouest-africaines aux Canaries demeure l’une des plus dangereuses au monde. Les vents violents et les forts courants rendent le voyage très risqué, pouvant faire dériver les pirogues surchargées et en mauvais état. De nombreux témoignages attestent des dangers du périple, exposé aux aléas météorologiques, aux pannes de moteur, à la soif et à la faim.

Le Cap-Vert se trouve parfois confronté à ces tragédies en raison de sa position géographique. En août dernier, plus de 60 exilés ont trouvé la mort par noyade dans l’Atlantique, près de l’archipel. La pirogue, avec 38 survivants, avait été repérée à 150 milles nautiques (277 km) de l’île de Sal par un navire de pêche espagnol, qui avait alerté les autorités cap-verdiennes. Partie du Sénégal, la pirogue avait dérivé en mer pendant plusieurs jours.

“Déjà en panne au bout de neuf jours, à environ 70 km de leur destination finale”, avaient expliqué à InfoMigrants les habitants de Fass Boye, village d’origine des passagers de l’embarcation. Après 15 jours de navigation sous un soleil brûlant, les exilés avaient épuisé leurs réserves d’eau et de nourriture, se retrouvant contraints de manger une tortue attrapée en mer. Malheureusement, cela n’a pas suffi, et la plupart des migrants décédés se sont noyés après avoir sauté par dessus bord, consumés par le désespoir.

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