Trahison à Paris

2024-09-07 09:34:05

Trahison. C’est le mot qu’on entend le plus ces jours-ci sur les bancs de la gauche parlementaire française. Le Nouveau Front Populaire (le bloc qui rassemble La Francia Insumisa du Mélenchon avec les socialistes, les verts et les communistes) ont assisté avec étonnement au dernier effondrement du président de la République, Emmanuel Macrondans le duel d’escrime de ces derniers mois : le nomination de Michel Barnier comme nouveau premier ministre.

Après la surprenante victoire de la gauche au second tour des élections, le pays a été plongé dans un scénario de fragmentation sans précédent avec un chambre divisée en trois blocs presque identiques: le Nouveau Front populaire, les macronistes affaiblis et le Regroupement national de Marine Le Pen, grandi mais loin de la majorité absolue annoncée. Le résultat fut une loi législative ingouvernable et indissolublepuisque le président ne peut pas convoquer de nouvelles élections avant un an.

Face au blocus comme conséquence organique, le scénario rêvé de Macron a toujours été un gouvernement soutenu par « l’arc républicain » (de la droite gaulliste aux socialistes, en passant par les verts et les libéraux, en laissant de côté Mélenchon et Le Pen). Cependant, au cours de sa série de consultations, il a découvert unité inébranlable de la gauchequi exigeait la nomination de sa candidate Lucie Castets au poste de Premier ministre et la mise en œuvre d’un programme basé sur le démantèlement des réformes controversées de ces dernières années, comme les retraites, et l’augmentation des impôts sur les classes supérieures.

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Impasse. Pour tenir sa promesse de stabilité, il fallait à Macron un candidat qui ne soit pas immédiatement renversé à l’Assemblée par une motion de censure, capable de construire des coalitions gouverner et qu’il a promis de ne pas démanteler ses mesures phares, puisque le président est sur le point de partir et veut sauvegarder son héritage. Enfin, Barnier a pris le dessus sur les autres noms qui ont circulé dans la presse et les bureaux ces semaines-ci.

Michel Barnier est un fidèle représentant du meilleur de la politique française de toujours. Il a une longue carrière en tant que ministre et commissaire européen sous des gouvernements de différentes allégeances politiques, et son mandat de négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit lui a valu un large respect. C’est un profil prudent que de rechercher la complicité de Bruxelles, à l’heure où la France est dans la ligne de mire de l’UE en raison de son niveau d’endettement et de son déficit excessif. Cependant, sa nomination au poste de Premier ministre est surprenante car se souvient d’une France qui n’est plus hégémonique.

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Pour commencer, c’est membre des Républicains, le parti de centre droit de Chirac et Sarkozy que lors des élections de juillet, il était la quatrième force et que, ironiquement, il était le seul parti traditionnel à ne pas participer au soi-disant « front républicain » pour isoler l’extrême droite. De plus, à titre personnel, de nombreux discours dur contre l’immigration Cela ressemble trop à celui de Le Pen.

“La paralysie actuelle est une conséquence directe de leur décision d’anticiper les élections, cherchant un coup d’Etat qui n’a jamais eu lieu.”

Ainsi, la gauche crie à la « trahison » et dénonce le manque de respect du président de la République pour les résultats électoraux. Non seulement parce qu’en remportant les élections ils se voient légitimés pour gouverner, mais aussi parce que la générosité dont ont fait preuve les progressistes au deuxième tour électoral, retirant leurs candidats au profit des macronistes et du droit traditionnel à former un cordon sanitaire devant le National Le regroupement est maintenant récompensé par un fort claquement de porte.

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En regardant en arrière, on a le sentiment que les derniers mois n’ont servi à rien. Macron aurait pu nommer Barnier avec les majorités de la législature précédente et s’éviter le cirque. La paralysie actuelle est une conséquence directe de sa décision de convoquer des élections anticipées après la dure défaite de son camp politique aux élections européennes, cherchant un coup d’État qui n’a jamais eu lieu. Après avoir soumis le pays à une tension maximale et une mobilisation historique pour faire barrage à l’extrême droite, le président se moque de “l’arc républicain” et soumet son gouvernement à Le Pen, devenue empereur des France. C’est elle qui décidera de faire tomber Barnier et son équipe, à chaque vote. Ave Marine, ceux qui vont mourir vous saluent.



#Trahison #Paris
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