Si la jeune entreprise groenlandaise Arctic Ice assure tout faire pour protéger l’environnement, transporter de la glace sur 7 000 km reste une absurdité, selon les spécialistes des glaciers.
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Cela peut paraître absurde, mais c’est pourtant vrai. Si vous voyagez à Dubaï, vous aurez sans doute la possibilité de siroter un cocktail… avec des glaçons directement importés du Groenland. C’est en tout cas ce que propose une jeune entreprise groenlandaise lancée en 2022, Arctic Ice, qui récupère des morceaux de glace détachés des icebergs pour les envoyer à des restaurants de luxe des Emirats.
Les arguments marketing sont imparables. Sur son site, Arctic Ice vante les mérites de ses glaçons, “d’une pureté incomparable” issue de glaciers vieux de plus de 100 000 ans. La glaciologue Heïdi Sevestre le reconnaît, c’est plutôt séduisant. “Oui, c’est un peu exotique, c’est certain. C’est vrai que la glace de glaciers a cette propriété d’être très pauvre en minéraux, et donc les sommeliers de l’eau donnent généralement des médailles à cette glace parce qu’elle est très pure.”
L’empreinte carbone est “stratosphérique”
Mais de là à l’envoyer à Dubaï, à plus de 7 000 kilomètres, c’est absurde, estime-t-elle. D’autant plus que le Groenland est l’une des régions qui se réchauffent le plus vite. “Si l’Arctique se réchauffe aussi vite, c’est justement à force de brûler des énergies fossiles, parfois pour envoyer des marchandises au bout du monde ajoute la glaciologue. Et même si cette start-up parle d’utiliser des bateaux plutôt que des avions, il n’y a aucun doute sur le fait que l’empreinte carbone est stratosphérique.”
Les responsables de l’entreprise assurent œuvrer pour réduire leur empreinte carbone. Et après 20 000 tonnes de glace exportées l’année dernière, ils espèrent convaincre encore plus de clients.