Traque à Chemnitz : Début des procès contre les néo-nazis

Traque à Chemnitz : Début des procès contre les néo-nazis

2023-12-11 09:39:00

Les émeutes néonazies de Chemnitz en 2018 ont choqué l’Allemagne. Le premier procès pour actes de violence s’ouvre lundi.

Unir leurs forces à Chemnitz : le 1er septembre 2018, l’AfD, Pegida & Co sont descendues ensemble dans la rue Photo : Ralf Hirschberger/dpa

BERLIN taz | A Chemnitz, les négociations contre six néo-nazis débutent ce lundi devant le tribunal régional. Ils sont accusés de troubles à l’ordre public et de coups et blessures graves. Le 1er septembre 2018, ils auraient attaqué plusieurs contre-manifestants en marge des manifestations de droite à Chemnitz. Les manifestations sont considérées comme une solidarité publique entre l’AfD et les néo-nazis. Des dirigeants de parti comme Björn Höcke ouvraient la voie, suivis par des militants de droite venus de toute l’Allemagne.

Les prévenus viennent de Basse-Saxe, de Rhénanie du Nord-Westphalie, de Saxe et de Sarre. L’acte d’accusation doit être lu lundi devant le tribunal de district et deux fonctionnaires doivent être interrogés en tant que témoins. Onze jours de négociations sont prévus jusqu’à fin janvier.

Le fait que la procédure judiciaire soit si longue frustre les personnes concernées. L’avocate Kati Lang représente l’un des co-plaignants. Elle affirme qu’en raison de la « lenteur » des autorités et des tribunaux de Saxe, « des procédures efficaces n’ont plus lieu, ce qui est désormais une triste norme ».

Le tribunal régional de Chemnitz explique la durée, entre autres, en raison des conditions pandémiques. Il était difficile de trouver une chambre de la bonne taille. En outre, d’autres procédures dans lesquelles des personnes étaient en garde à vue ont été prioritaires. Le parquet de Dresde, responsable de l’enquête, a répondu à la question de taz en déclarant qu’il ne prenait pas position sur la procédure en cours.

Trois procès, 122 accusés

En plus de ce procès, deux autres sont prévus, pour lesquels il n’y a pas encore de date de procès. Selon le bureau du procureur général, la police a enquêté sur un total de 122 suspects. À l’issue de l’enquête, 27 prévenus ont été répartis en groupes de neuf et un total de trois chefs d’accusation ont été retenus contre eux, dont un au titre du droit pénal des mineurs.

Il y avait initialement neuf accusés dans le procès, qui débute lundi. Deux d’entre eux ont été éliminés parce qu’ils avaient déjà été condamnés à des peines plus lourdes dans d’autres procédures. Dans un cas, la procédure a été reportée parce que la citation à comparaître n’avait pas pu être signifiée.

Il est peu probable qu’un autre accusé comparaisse au procès : Steven Feldmann de Dortmund aurait dû purger une peine de prison lors d’un autre procès le 17 novembre – mais il ne l’a pas fait. Depuis, la police le recherche.

Les manifestations de septembre 2018 faisaient suite au meurtre d’un Germano-Cubain, pour lequel un Syrien avait été condamné un an plus tard à neuf ans et demi de prison. Le salut hitlérien a été présenté à plusieurs reprises lors des manifestations. Parmi les participants figuraient plus tard des membres du groupe terroriste « Revolution Chemnitz » ainsi que Stephan E., le futur assassin du président du gouvernement de la Hesse du Nord, Walter Lübcke.

De nombreuses victimes des violences d’extrême droite

En conséquence, d’autres personnes à Chemnitz ont également manifesté plus ouvertement leur racisme, explique André Löscher du projet « Support », qui propose un soutien aux personnes touchées par les violences d’extrême droite et racistes à Chemnitz. «Quand tant de gens de droite descendent dans la rue, cela encourage aussi les autres», estime-t-il. Pour Löscher, « la communauté non blanche » est la plus touchée. Après les émeutes, beaucoup ont raté leurs rendez-vous avec des conseils en matière de migration. Lorsqu’on leur a demandé, ils ont répondu qu’ils n’osaient pas quitter l’appartement, rapporte Löscher.

Dans le cadre du processus actuel, « Support » a fourni un soutien juridique aux personnes concernées. Selon lui, il s’agissait avant tout d’informations, par exemple si l’affaire était toujours en cours. «Cinq ans, c’est long», déclare André Löscher. Il soupçonne également qu’un tel procès donne aux auteurs du crime le sentiment qu’ils n’ont pas à craindre des poursuites.



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