Trianon devrait être un sceau et un cachet dans chaque cœur hongrois

Trianon devrait être un sceau et un cachet dans chaque cœur hongrois

Devant les représentants de la communauté villageoise, le pasteur réformé Márk Szabó a d’abord lu un psaume au ton amer, bien adapté au destin hongrois.

« Lorsque nous habitions près des fleuves de Babylone, nous pleurions en pensant à Sion. Nous y accrochions nos harpes aux saules. Car ceux qui nous entraînaient nous demandaient un chant, et ceux qui nous affligeaient, un chant de joie : Chantez-nous les chants de Sion ! Comment pourrions-nous chanter le Seigneur dans un pays étranger ? Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite soit paralysée ! Que ma langue me colle au palais si je ne me souviens pas de toi, si je ne considère pas Jérusalem comme ma plus grande joie ! »

– Ce jour, ce psaume, est encore plus douloureux en Transcarpatie, Felvidék, Délvidék, Őrvidék, dans la région de Mura, car ils y pleurent : comment pourraient-ils chanter un chant de joie quand ils sont dans leur propre pays, mais toujours dans un pays étranger atterrir? demanda le curé. – Il y a cent quatre ans, le pays était divisé en plusieurs parties. L’apôtre Paul dit dans une de ses lettres : nous sommes comme un seul corps, et chaque corps a des membres. Tel est le Hongrois, la hongroisité, le corps hongrois, le cœur hongrois. Nous formons un seul corps et il compte des membres. Quelqu’un a dit un jour qu’une communauté est une communauté parce que si quelque chose blesse quelqu’un, cela blesse tout autant l’autre. Si une personne est heureuse, l’autre l’est aussi. Si j’ai une épine dans le doigt, si je donne un coup de pied dans une pierre ou si je tombe à genoux, tout mon corps le ressent. Tout mon corps me fait mal, c’est ce que veut dire Trianon. Que ça fait mal ici à Pákozdon, que ça fait mal aux frères de Transylvanie, que ça fait mal dans le Sud et dans les Hautes Terres. Parce que nous sommes un seul corps.

À Pákozdon, la cloche commémorative a sonné au moment de la signature du décret de paix
Photo : feol.hu

Márk Szabó a souligné : si nous oublions que nous sommes un et que nous sommes ensemble, que « nous sommes du même sang », alors que la malédiction du psalmiste s’abatte sur nous. Laissons nos langues coller à nos gencives, laissons nos mains paralyser, comme si nous n’oubliions pas qui et ce que nous sommes.

– L’un des plus grands péchés de l’Écriture est celui où nous devenons amnésiques. Quand on s’y habitue, quand on s’assimile, quand l’ancienne date est enfouie dans les ténèbres de la mémoire. Ce sera une sensation poussiéreuse, à l’odeur de Trianon, parfumée aux manuels scolaires, qui ne nous donnera pas la chair de poule, la tristesse, le chagrin et le dynamisme parce que nous y sommes habitués. Le jour de deuil de Trianon n’est pas qu’un jour, mais un sentiment. Un sentiment auquel aucun Hongrois ne devrait s’habituer. Une journée qui oblige tous les Hongrois, de l’Adriatique bleue aux Carpates enneigées, à baisser la tête. Que ce qui est arrivé à notre nation soit là comme un sceau et un cachet dans le cœur !

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