Scènes
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Le troisième ouvrage lyrique de Thomas Adès, créé en 2016 au festival de Salzbourg, d’après le film du même nom signé Luis Buñuel, triomphe dans une nouvelle mise en scène de Calixto Bieito.
Il aura fallu huit ans à Paris pour découvrir L’Ange Exterminateur, troisième opus lyrique composé par Thomas Adès, d’après le film de Luis Buñuel. Mais, à voir l’ovation unanime du public ayant salué la première de la nouvelle production signée Calixto Bieito, pour l’opéra Bastille, cela valait le coup d’attendre. Est-ce par masochisme ou en raison de la fameuse passion française de l’égalitarisme, décriée par Tocqueville, que près de 3 000 spectateurs, de sensibilités politiques diverses, se sont laissé brutaliser les yeux et les oreilles, par cette charge antibourgeoise, pendant deux heures ? Si Luis Buñuel, cinéaste anticlérical et surréaliste, milita au sein du Parti communiste espagnol, ses satires, aussi féroces fussent-elles, conservaient une forme d’humour pince-sans-rire qui en faisait le prix. Fort de sa science de l’écriture et de l’orchestration, Thomas Adès a préféré déchaîner un volcan polyphonique, crachant sa lave corrosive sans discontinuer, à faire pâlir le Richard Strauss d’Électre. Et c’est sans doute le vertigineux brio de sa partition et la direction d’acteurs idoine de Calixto Bieito qui expliquent le succès de cette production, bien plus agressive que celle signée par Tom Cairns – colibrettiste avec Adès, pour la création mondiale de l’ouvrage – en 2016 au Festival de Salzbourg, et sa reprise au Metropolitan Opera de New York.
L’étrange maléfice se poursuit pendant plusieurs jours
Comptant, avec Il et Belle de jourparmi ses paraboles cinématographiques les plus abouties,
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