Trois nouveautés musicales cap-verdiennes à découvrir

Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, direction le Cap-Vert à travers des artistes fortement influencées par les sonorités de cet archipel lusophone au large de l’Afrique de l’Ouest.

« Joia », de Kavita Shah

A l’entendre chanter Joia (« bijoux », en portugais), on ne se douterait pas que Kavita Shah est une New-Yorkaise d’origine indienne. Cette chanson nous transporte immédiatement au Cap-Vert et plus précisément sur l’île de Sao Vicente, où la chanteuse, compositrice et chercheuse a mené sept années durant des études ethnographiques sur les traditions locales.

Il en résulte un album de douze mornas et coladeiras, le Blues capverdien, paru mi-septembre et qui entend rendre hommage à la voix emblématique de l’archipel, Cesaria Evora (1941-2011). « J’espère qu’il apportera aux gens le même sentiment de réconfort que celui que j’ai eu en entendant Cesaria pour la première fois », indique Kavita Shah.

“Cetam”, de Lura (feat. Angélique Kidjo)

Née en 1975 à Lisbonne de parents cap-verdiens, Maria de Lurdes Assunçao Pina alias « Lura » a publié fin septembre son septième album, intitulé Multicolore en référence au fort métissage qui caractérise les habitants et la culture de l’archipel. Il contient dix chansons aux rythmiques afropop ou traditionnelles, teintées de joie comme de « saudade », ce sentiment mêlant mélancolie, nostalgie et espoir.

Et notamment un titre en duo avec la diva béninoise Angélique Kidjo. « J’ai la chance d’être son amie et on avait ce rêve de chanter un jour ensemble », a confié à Radio France internationale (RFI) celle qu’on avait déjà pu entendre, il y a quelques années, au côté de Cesaria Evora sur le morceau Mode Bo.

« Ka Ta Pode », d’Andreia & Reine Omega

On vous avait déjà parlé d’Andreia lors de la sortie de son premier opus, Nha Monde, en 2022. La jeune chanteuse née en France, où elle a grandi à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) avec sa mère cap-verdienne, a depuis égrené quelques singles, dont Ka Ta Pode, paru fin septembre. Sur ce morceau afropop profond et puissant, on la retrouve en compagnie de l’artiste reggae et dancehall Queen Omega, originaire de Trinité-et-Tobago.

Dans le clip, les deux chanteuses, l’une vêtue de noir, l’autre de blanc, alternent entre alarmisme et optimisme, nuance et énergie, portugais et anglais, afin de rappeler que « l’avenir repose sur nos épaules, façonné par les décisions que nous prenons aujourd’hui ».