Tromper le monde. L’histoire orale d’un groupe appelé les Pixies, critique

Tromper le monde.  L’histoire orale d’un groupe appelé les Pixies, critique

2023-12-10 12:18:47

C’était il y a si longtemps que je pensais en avoir rêvé : au début des années 2000, une rumeur circulait selon laquelle les chansons du Lutins Ils feraient l’objet d’une comédie musicale. Oui, un de ceux de Broadway. Avec des acteurs en chair et en os. L’écho de la nouvelle, parvenue dans les médias espagnols spécialisés, s’est dissous comme du sucre. On ne l’a plus jamais su. Je suppose que le fait que les quatre fantastiques de Boston se soient retrouvés pour une tournée après douze ans de séparation, en 2004, a contribué à enterrer cette rumeur, qui était également née à une époque où tout ce qui était publié sur Internet n’était pas aussi facile traçable comme maintenant. Le responsable allait être l’écrivain, producteur et dramaturge Josh Frank, auteur de ce livre, qui a sûrement grandement bénéficié du travail de terrain qu’il avait déjà commencé à réaliser pour filer cette histoire orale, qu’il a écrite à quatre mains avec la journaliste Caryn Ganz et initialement publié en 2007. Il nous arrive maintenant traduit en espagnol et publié par Liburuak, contribuant ainsi à pallier un certain déficit bibliographique à leur sujet : compte tenu de leur énorme poids et de leur influence sur le rock au cours des trente dernières années, il il n’y a pas beaucoup de livres à leur sujet. Des lutins. Bientôt, je ne me souviens plus que de celui dont Ben Sisario a écrit “Dolittle” (1989) en 2006 (publié ici en 2010 par Libros Crudos) et bien plus tôt celui que Jordi Bianciotto a publié en 1995 dans cette collection de la maison d’édition La Máscara.

Personnellement, ce manque éditorial ne me pèse pas trop non plus : je pense que le charme de sa musique est tellement viscéral, atavique, tellurique, brutal, instinctif, indéchiffrable ou peu importe comment on veut l’appeler ou l’orner, qu’elle est difficile à décrire avec des mots. Tout est dans le groove de leurs disques. Mais le plus qu’apporte cette histoire orale est de connaître de première main son parcours semé d’embûches (dû à des dissensions personnelles, plus qu’à la créativité, qui a toujours frôlé entre le remarquable et l’exceptionnel), avec les souvenirs de ses quatre membres, tous ceux qui faisaient partie de leur orbite (enregistreurs, producteurs, managers, membres de la famille, journalistes) et même d’autres musiciens qui les avaient toujours sur un piédestal : Lutins Ils ont réuni David Bowie, Bono, PJ Harvey, Beck, J Mascis, Ian McKaye, Liz Phair, Billy Corgan et Perry Farrell, et presque tous viennent ici donner leur avis.

Le livre, traduit par Eva Borrallo et Lucía Rodríguez, est très utile, entre autres, pour savoir pourquoi elles ont toujours eu plus de succès en Europe que dans leur propre pays, quelle a été l’importance du rôle joué par leurs amis Throwing Muses dans le Il était temps de signer chez 4AD et de se faire connaître, à quel point son ascension sur les plus hauts podiums du rock alternatif (enfin, personne ne l’appelait ainsi) de l’époque – entre 1987 et 1992 – était fulgurante et à quel point le fossé qui s’était ouvert était profond. entre Black Francis et Kim Deal alors qu’ils sortaient des albums, gagnaient des adeptes et parcouraient le monde, jusqu’à ce que le premier mette fin à l’aventure avec ce malheureux fax. L’histoire chorale s’arrête au début de sa deuxième étape, avant que Kim Deal n’abandonne le navire (plus tard Kim Shattuck et Paz Lenchantin viendront) et avant qu’ils rééditent des albums avec du nouveau matériel, jusqu’au début de ce siècle.



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