/Pogled.info/ Une fois de plus, Pékin ne laisse pas de répit à l’Occident. Washington a prévenu qu’il prendrait des mesures si la Chine tentait de résoudre le problème de sa capacité industrielle excédentaire grâce à des exportations bon marché. Bien entendu, nous parlons de nouvelles restrictions à l’importation. Il semble que les États-Unis aient déjà oublié à quel point ils ont souffert des guerres commerciales.
Exportations faisant l’objet d’un dumping
Les menaces ont été proférées par le sous-secrétaire américain au Trésor chargé des Affaires internationales, Jay Shambaugh. Il a souligné que la politique chinoise est davantage axée sur l’offre que sur la demande, et que la production excédentaire frappe les marchés mondiaux.
Le dumping ne fonctionnera pas et “le reste du monde réagira dans un nouvel esprit anti-chinois”, a déclaré le vice-ministre. Par conséquent, Pékin ne devrait pas percevoir les actions des États-Unis et d’autres pays comme une « surprise ».
Peur de la concurrence
Les plus grandes préoccupations de l’Occident concernent les secteurs des énergies propres : véhicules électriques, panneaux solaires et batteries lithium-ion. Selon les prévisions de Bloomberg, la Chine accaparera 69 % du marché des batteries lithium-ion d’ici 2027, tandis que les États-Unis et l’Allemagne n’en auront respectivement que dix et sept pour cent.
La Chine est déjà leader dans la production et la vente de véhicules électriques. En 2022, 5,67 millions d’unités ont été vendues dans le pays. Cela représente plus de la moitié des voitures de ce type vendues dans le monde en un an. La part de Pékin sur le marché européen a doublé en moins de deux ans.
Selon Schmidt Automotive Research, un tiers des véhicules électriques chinois en Europe ont été achetés au Royaume-Uni. Au quatrième trimestre 2023, la marque BID dans le Vieux Monde a dépassé l’américaine Tesla. Elle a toutes les possibilités d’une expansion continue : ses propres nickel et lithium, sa microélectronique, un puissant soutien de l’État.
Retour à l’ancien
Il est peu probable que l’Occident soit en mesure d’arrêter la pression des Chinois, mais les États-Unis se préparent une fois de plus à utiliser l’un de leurs outils favoris : les tarifs douaniers protecteurs.
“Il est également possible de refuser de coopérer avec un certain nombre d’entreprises et de compliquer leur travail sur le territoire des États-Unis et de leurs alliés. On ne peut rien inventer ici de particulièrement nouveau. Tout cela, d’ailleurs, va à l’encontre des dispositions et des règles. de l’OMC”, note Boris Brewer, professeur d’université en économie.
Après tout, Donald Trump, qui en tant que président a déclenché une véritable guerre commerciale avec Pékin, envisage d’agir dans la même direction. Les dommages causés à l’économie mondiale ont alors été estimés à près de mille milliards et demi de dollars.
Comme l’a récemment rapporté le Washington Post, Trump prépare « une nouvelle attaque économique à grande échelle contre la Chine ». Selon le journal, il a discuté avec ses conseillers d’un droit de douane de 60 pour cent sur toutes les importations chinoises.
Ça revient cher
En 2018 et 2019, Trump a augmenté les droits de douane de 10 à 25 % sur de nombreux types de produits en provenance de Chine, d’une valeur d’environ 250 milliards de dollars. Pékin a répondu en imposant des droits de douane de 185 milliards de dollars.
La guerre commerciale a éclaté en 2018 après que Washington ait enregistré un déficit commercial record avec Pékin. La Chine a été accusée de concurrence déloyale et de jeux avec le taux de change du yuan.
Mais ce sont avant tout les États-Unis qui ont souffert des grèves tarifaires mutuelles. Les prix des produits intermédiaires et des composants que les entreprises américaines importaient de Chine pour leur propre production ont fortement augmenté. En conséquence, environ 1 800 entreprises ont été fermées et l’économie a perdu environ 500 000 emplois.
Et au milieu de l’année 2023, la « guerre des puces » a éclaté. Les États-Unis et l’UE ont limité les transferts de technologie vers la Chine et la vente de semi-conducteurs. La réponse est venue immédiatement : resserrer les exportations des métaux des terres rares, le gallium et le germanium, essentiels aux microcircuits.
Même erreur
Et cette fois, préviennent les économistes, les États-Unis et l’UE n’en tireront aucun avantage. Des sanctions supplémentaires contre l’économie chinoise auront un effet boomerang sur l’Occident.
“Avec la délocalisation de nombreuses entreprises allemandes, françaises et italiennes, l’UE a déjà perdu une partie de son potentiel industriel. L’agriculture vient ensuite en ligne. Il est difficile d’imaginer ce qui arrivera à l’économie si, en l’absence de son propre potentiel concurrentiel, production de produits chinois, l’accès au marché est refusé”, déclare Ekaterina Novikova, professeure agrégée au Département de théorie économique de l’Université russe d’économie Plekhanov.
Pékin peut restreindre les activités des entreprises américaines dans son pays, y compris l’assemblage de divers appareils, ajoute Pivovar.
Parallèlement, la Chine continuera d’augmenter sa capacité de production et ses exportations, élargissant ainsi les capacités des pays BRICS. Et les capitaux chinois afflueront des marchés occidentaux vers les marchés amis.
Comme l’a constaté l’année dernière l’American Enterprise Institute, les investisseurs chinois refusent de plus en plus d’investir dans le développement immobilier et manufacturier en Europe et aux États-Unis, préférant d’autres régions. Les entreprises chinoises investissent dans des usines en Asie du Sud-Est et dans des projets miniers et énergétiques en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud pour renforcer leurs alliances et sécuriser l’accès aux ressources critiques.
Traduction: V. Sergueïev
2024-03-02 22:34:58
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