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Trouver un exploitant pour le restaurant panoramique du téléphérique du Salève : un défi de taille

Trouver un exploitant pour le restaurant panoramique du téléphérique du Salève : un défi de taille

Qui voudra reprendre le restaurant du téléphérique du Salève ? Un nouvel appel d’offres a été lancé pour la gestion du restaurant panoramique. Un lieu d’exception, mais pas forcément facile à exploiter.

Publié aujourd’hui à 16h25

La salle du futur restaurant offre un panorama à 180 degrés sur le Grand Genève (image de synthèse). DDA Architectes

“La plus belle vue sur le Grand Genève.” C’est ainsi qu’est vendue la nouvelle salle de restaurant du téléphérique du Salève. Situé dans la partie arrondie du bâtiment emblématique dessiné par l’architecte genevois Maurice Braillard, l’endroit se cherche un exploitant. Avec ses larges baies vitrées, il bénéficie à n’en pas douter d’un panorama à couper le souffle.

Pourtant, il n’est pas sûr que cela suffise à convaincre un restaurateur de se lancer dans l’aventure. Propriétaire de l’installation, le Groupement local de coopération transfrontalière pour l’exploitation du téléphérique du Salève (GLCT-TS) – qui regroupe le Canton de Genève, Annemasse Agglo et la Commune de Monnetier-Mornex – vient de relancer un appel d’offres pour trouver un gérant. C’est déjà sa troisième tentative.

Le téléphérique a rouvert le 12 septembre après deux ans de travaux qui ont permis de restaurer complètement les deux gares et de réaménager leurs abords. L’offre de loisirs s’est étoffée et de nouveaux espaces de restauration ont été créés, dont le restaurant panoramique imaginé par Maurice Braillard en 1932, mais qui n’avait jamais vu le jour jusque-là.

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Peu de candidats

Le futur exploitant gérera aussi une cafétéria dotée d’une vaste terrasse, ainsi qu’une salle de séminaires. La durée du contrat est de dix ans. Mais trouver un volontaire n’a pas l’air d’être une tâche aisée. Deux appels d’offres ont déjà été lancés précédemment, sans succès.

Il faut dire que les candidats ne se sont pas pressés au portillon, puisqu’il n’y en a eu que deux. La première offre a été rejetée, parce qu’elle n’avait pas été faite dans les formes, et la seconde également, car il a été jugé que le dossier n’offrait pas de garanties suffisantes. Le GLCT a attribué ce faible nombre de candidats au contexte économique difficile du secteur de la restauration.

C’était peut-être aussi dû aux conditions de reprise, qui ont entre-temps été modifiées. À la base, l’exploitant était censé équiper entièrement la cuisine à ses frais. Un investissement qui peut tout de même s’élever à plusieurs centaines de milliers de francs pour une cuisine professionnelle. Cela pourrait avoir eu un effet dissuasif.

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Pas d’eau courante

Désormais, le GLCT a décidé de financer lui-même l’équipement de base de la cuisine. “Le restaurateur aura à charge d’aménager la salle en mobilier et décoration, et d’apporter les ustensiles et le petit matériel de cuisine”, détaille Jean-Marc Borredon, porte-parole d’Annemasse Agglo.

Le fait que le bâtiment ne dispose pas de l’eau courante et qu’il faille l’approvisionner via des citernes amenées par le téléphérique aurait-il aussi joué un rôle ? D’après Jean-Marc Borredon, cela n’a jamais été un obstacle : “Il y a déjà eu un restaurateur auparavant, et ce n’était pas un frein. L’approvisionnement par cabine fonctionne parfaitement.”

Lors de la réouverture du téléphérique, Anny Martin, maire d’Étrembières et présidente du GLCT, disait avoir bon espoir qu’un gérant soit trouvé d’ici au printemps 2024, et affirmait que plusieurs personnes avaient déjà manifesté leur intérêt.

“Même si vous me donnez le restaurant clés en main, je ne le prends pas.”

Laurent Terlinchamp, président des cafetiers-restaurateurs de Genève

Mais qu’en pense-t-on du côté des professionnels de la branche ? Un tel lieu, avec ses particularités, peut-il être rentable ? “Soyons clairs : même si vous me donnez le restaurant clés en main, avec zéro franc d’investissements de base à faire, je ne le prends pas”, tranche Laurent Terlinchamp, président de la Société des Cafetiers, Restaurateurs et Hôteliers de Genève.

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Tributaire de la météo

“Ce genre d’endroit est totalement tributaire de la météo. Un jour, vous pouvez avoir une grosse affluence et le lendemain, pas un seul client. C’est très compliqué à gérer, en termes de personnel et de stock de nourriture. Il y a trois ou quatre mois de beau temps dans l’année, mais le reste du temps, c’est calme.”

Selon Laurent Terlinchamp, beaucoup ont déjà essayé d’exploiter un restaurant au téléphérique du Salève, mais personne n’a réussi. “Cela n’enlève rien à la beauté du lieu. Cela dit, peut-être que quelqu’un de très motivé va trouver un concept auquel je n’ai pas pensé. En tout cas, je souhaite bonne chance au repreneur.”

Antoine Grosjean est journaliste à la rubrique genevoise depuis 2001. Il couvre l’actualité régionale, notamment dans les domaines de l’environnement, des enjeux climatiques et de la transition énergétique. Il a aussi travaillé plusieurs années à la rubrique Suisse.

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