AFP Von der Leyen et Trump en janvier 2020
NOS Nieuws•vandaag, 09h15
Ardy Stemerding
Correspondant Union Européenne
Ardy Stemerding
Correspondant Union Européenne
« Qui dois-je appeler si je veux parler à l’Europe ? » C’est une phrase qui revient souvent lorsqu’il s’agit de contacts entre un président américain et l’UE, avec toutes ses différentes institutions et dirigeants de gouvernement. Mais la question semble plus discutable pour le nouveau président américain de savoir s’il souhaite même répondre au téléphone lorsque l’UE appelle.
S’il ne tenait qu’à Ursula von der Leyen, en tant que présidente de la Commission européenne, elle serait la bonne personne pour répondre à l’appel. Mais il ne semble pas encore que Donald Trump, qui entame aujourd’hui son deuxième mandat, l’entende ainsi. Ces dernières semaines, von der Leyen a tenté d’organiser une réunion ou un rendez-vous téléphonique avec Trump, mais elle n’a reçu aucune réponse.
Début novembre, juste après les élections américaines, des contacts ont eu lieu entre Von der Leyen et Trump. Elle a félicité le futur président et a suggéré que l’UE puisse acheter davantage de gaz liquéfié aux États-Unis. Trump s’est plaint à plusieurs reprises du fait que l’UE importe trop peu des États-Unis : une offre d’ouverture claire de Von der Leyen pour une coopération future.
Les satellites de Musk
“C’est quelque chose qui m’agace : la manière dont l’Europe cherche le contact”, déclare Henne Schuwer. Il était ambassadeur des Pays-Bas aux États-Unis pendant le premier mandat de Trump. “C’est avec le chapeau à la main.” L’ancien diplomate préfère considérer l’offre d’achat de gaz liquéfié comme un point de négociation si les Américains présentent des exigences, plutôt que de la céder d’avance.
Après la conversation d’il y a quelques mois, il n’y a plus eu de contact direct entre Trump et von der Leyen. Une réunion physique aurait probablement été difficile en raison de la grave pneumonie de Von der Leyen, mais une réunion de suivi aurait été possible et était très importante pour le président de la Commission. D’autant plus que les chefs de gouvernement de différents pays de l’UE ont eu entre-temps des réunions avec Trump.
Il a par exemple célébré la réouverture de Notre-Dame de Paris avec le président français Macron. Et le Premier ministre hongrois Orbán et le Premier ministre italien Meloni ont rendu visite à Trump à Mar-a-Lago, en Floride.
Après la visite de Meloni, il est apparu que les négociations entre l’Italie et la société Starlink d’Elon Musk avaient pris de l’ampleur. L’Italie voudra peut-être utiliser les satellites de l’entreprise du milliardaire technologique américain. Alors que l’UE travaille également sur son propre réseau satellitaire et que de nombreux pays considèrent qu’il est risqué de sous-traiter, entre autres, à Musk les communications gouvernementales sécurisées via des satellites.
« Conclure des transactions a plus de sens »
Schuwer met également en garde contre un tel accord. Meloni en bénéficiera peut-être, mais selon l’ancien ambassadeur, cela ne s’applique certainement pas à l’UE dans son ensemble : « Devrions-nous nous remettre à Musk, qui soutient l’extrême droite en Allemagne et en France ? Je ne pense pas. “. Selon Schuwer, il devrait être clair que c’est la Commission européenne qui détermine la manière dont l’UE traite les Big Tech, et non Meloni.
À l’approche de l’investiture de Donald Trump ce soir, l’UE a réagi avec beaucoup de prudence à ses déclarations. Au sein de la Commission européenne, on dit que l’UE veut d’abord voir à quel point la soupe est chaude. L’espoir est qu’à la fin, il ne restera que peu de ses menaces initiales. Ainsi, qu’il s’agisse de la menace de droits de douane de Trump ou du retrait des États-Unis de l’OTAN, l’UE ne veut pas trop jeter de l’huile sur le feu.
Pour l’instant, la tactique de coopération avec Trump s’inscrit dans la continuité de la tactique adoptée par l’UE lors de sa précédente présidence. L’UE s’est alors rendu compte que condamner ses déclarations controversées ne servirait à rien. Et conclure des accords avait beaucoup plus de sens. Par exemple, Jean-Claude Juncker, alors président de la Commission européenne, a conclu un accord sur l’importation de davantage de soja en provenance des États-Unis. Après cela, les droits d’importation supplémentaires menacés par Trump ont été annulés.
- EPATrump rencontre le président français Macron et le président ukrainien Zelensky à Paris en décembre dernier
- AFPTrump serre la main de l’ancienne chancelière allemande Merkel lors d’un sommet de l’OTAN en 2019
- AFP L’ancien Premier ministre Rutte rend visite à Trump à la Maison Blanche en 2019
Diapositive précédente
Diapositive suivante
Reste à savoir aujourd’hui si cette tactique fonctionnera également pendant la deuxième présidence de Trump : “Je pense que nous devons conclure des accords : c’est ainsi que cet homme négocie”, déclare Schuwer. Mais selon l’ancien diplomate, l’UE devrait rester prudente quant aux petits accords que Trump souhaite avec certains pays. “Il en profite.”
Schuwer souligne que l’UE profite des grands accords conclus en tant que bloc économique : « Comme pour l’exportation de l’industrie automobile. Nous devons construire notre propre position en disant ‘nous sommes un continent puissant. Comment pouvons-nous travailler ensemble ?’ ‘”
Pour une telle collaboration, Von der Leyen et Trump devront se reparler. Reste à savoir si le nouveau président américain lui accordera bientôt du temps après son investiture.
#Trump #pas #trouvé #temps #pour #Von #der #Leyen #depuis #des #semaines