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Trump veut (encore) le Groenland

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La semaine dernière, Donald Trump a annoncé son intention d’acquérir le Groenland ainsi que d’autres propositions un peu folles comme celle d’incorporer le Canada comme 51e État de l’Union ou de reprendre le contrôle du canal de Panama. Les deux derniers sont nouveaux, le premier ayant déjà été annoncé à l’été 2019, suscitant quelques polémiques. Avec plus de deux millions de kilomètres carrés, le Groenland est la plus grande île du monde, située principalement au-dessus du cercle polaire arctique et forme un territoire autonome au sein du Royaume du Danemark. Les Groenlandais, au nombre d’un peu plus de 50 000, jouissent d’une autonomie généreuse, mais le gouvernement danois conserve des pouvoirs en matière de défense et de relations extérieures.

Mais, bien qu’il soit pratiquement vide et presque totalement inhabitable, c’est un lieu d’une grande valeur stratégique en raison de sa position géographique entre l’Europe et l’Amérique et, surtout, en raison de ses abondantes ressources naturelles. C’est la raison pour laquelle les États-Unis ont tenté à deux reprises d’acheter l’île au Danemark. La première en 1867 lorsque le président Andrew Johnson proposa aux Danois d’acquérir l’île dans le cadre d’une opération similaire à celle qu’ils avaient menée avec l’Alaska, achetée peu auparavant à l’empire russe pour 7 millions de dollars. Le gouvernement danois de l’époque a refusé.

Des décennies plus tard, au début de la guerre froide, Harry Truman proposa 100 millions de dollars pour l’île en raison de sa position géographique. Les Danois l’ont rejeté mais ont autorisé l’armée américaine à établir une grande base aérienne. C’est donc la troisième fois qu’un président américain tente de conserver le Groenland. Cette insistance laisse penser que cela va au-delà d’une simple provocation comme dans le cas du Canada ou du Panama. Pour Trump, le contrôle du Groenland est, selon lui, « une nécessité absolue » pour la sécurité nationale puisqu’il considère l’Arctique comme revêtant une importance particulière. Russes et Chinois tentent d’y accroître leur influence et ambitionnent d’exploiter les richesses minières d’une île jusqu’ici restée vierge.

Le Groenland possède des réserves de pétrole, de gaz, de tous types de minéraux et de terres rares, éléments chimiques essentiels aux technologies modernes. La fonte de l’Arctique ouvre également de nouvelles opportunités d’exploitation, qui pourraient réduire la dépendance des États-Unis aux importations, notamment en provenance de Chine. Cette même fonte des glaces fait de l’Arctique une zone navigable plus longtemps. Contrôler le Groenland sécuriserait ces nouvelles routes commerciales et permettrait de surveiller le trafic naval de ses concurrents.

Au Danemark et au Groenland même, ils ont rejeté la vente, rappelant que l’île appartient à ses habitants. Le Premier ministre groenlandais, Múte Egede, a rappelé que “le Groenland n’est pas à vendre”, tout en laissant la porte ouverte à une plus grande coopération avec les États-Unis. En Europe, les propos de Trump n’ont pas été bien accueillis. Le Groenland ne fait pas partie de l’Union européenne, mais il est intégré à son Association des territoires d’outre-mer aux côtés d’autres anciennes colonies comme Aruba ou la Polynésie française. A Bruxelles, ils voient le Groenland comme une fenêtre sur l’Arctique. Ils n’éliminent pas non plus la possibilité pour l’île de réintégrer l’Union européenne par référendum. Ce qui se passera dépendra des Groenlandais. Si Trump veut attirer l’île, il devra être plus subtil et leur faire une offre qu’ils ne pourront pas refuser.

Dans la contre-réponse :

  • 32:40 Renverser un dictateur
  • 40:24 Comment y mettre fin chavisme
  • 48:46 Atout et le canal de Panama

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