UBS a décidé d’intégrer complètement sa rivale Credit Suisse en Suisse, dont le nom disparaîtra, a annoncé jeudi le géant bancaire, sans révéler les conséquences immédiates de cette opération sur l’emploi. Cependant, ces conséquences pourraient être lourdes étant donné les économies attendues par UBS grâce à cette intégration : 10 milliards de dollars d’ici 2026. En effet, selon les analystes, cette intégration entraînerait une importante restructuration de la branche regroupant la banque de détail, les prêts hypothécaires et les crédits aux entreprises nationales en Suisse. Considérée comme une pépite, cette branche avait été celle qui avait le mieux résisté en 2022 lorsque Credit Suisse faisait face à d’importants retraits de capitaux. Son chiffre d’affaires n’avait en effet diminué que de 5% en 2022, tandis que les revenus de la banque d’affaires avaient chuté de 54% et ceux de la gestion de patrimoine de 30%. Cependant, les nombreux doublons entre les centaines d’agences de Credit Suisse et les 200 d’UBS à travers le pays pourraient entraîner de fortes suppressions d’emplois.
” L’intégration complète renforcera les points forts qui font d’UBS la première banque de Suisse ” a déclaré Sergio Ermotti, directeur général d’UBS, tout en préservant la concurrence sur le marché suisse.
Par ailleurs, Credit Suisse commencera à confier une partie de ses activités de marché à UBS, qui l’a absorbée en juin, au sein de sa banque d’investissement.
UBS a également annoncé jeudi avoir réalisé un bénéfice net de 29 milliards de dollars au deuxième trimestre 2023, grâce au rachat de Credit Suisse. De son côté, Credit Suisse a enregistré une lourde perte de 8,9 milliards de francs suisses, avant impôts, en raison de l’effondrement d’une partie de ses activités, lié aux incertitudes sur son avenir après son rachat par UBS en mars de cette année, selon le communiqué d’UBS.
Rappelons que fin mars, UBS a accepté de racheter son ancienne rivale sous la contrainte des autorités suisses pour éviter sa faillite et a finalisé la fusion en juin. La banque a ensuite pris le temps de passer au peigne fin les comptes de son ancienne concurrente avant de prendre des décisions.
Au total, les deux banques comptaient ensemble environ 120 000 employés dans le monde fin 2022, dont 37 000 en Suisse. Cependant, les départs se sont multipliés depuis l’annonce de la fusion. En juillet, UBS a commencé à payer pour les erreurs de Credit Suisse en acceptant de payer une amende de 387 millions de dollars auprès de la Fed et de la Banque d’Angleterre pour la mauvaise gestion du fonds américain Archegos.
En août, UBS a rassuré en annonçant qu’elle renonçait aux mesures de soutien de l’État et de la Banque centrale suisse, estimant qu’elles n’étaient plus nécessaires. Ce rachat sous la contrainte change radicalement le destin d’UBS, qui avait réalisé un bénéfice net de 7,6 milliards de dollars en 2022, l’un de ses meilleurs résultats depuis la crise financière de 2008, contre une énorme perte de 7,3 milliards de francs.
Le secteur bancaire verse un montant record de 85 milliards de dollars de dividendes au deuxième trimestre.
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