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Ukraine, année 1 : face à face Biden-Poutine

Ukraine, année 1 : face à face Biden-Poutine

Le face-à-face à distance qu’ils ont tenu ce mardi Vladimir Poutineà Moscou devant les deux chambres de la Douma, et Joe Bidenà Varsovie, devant un public enthousiaste, représente un point critique dans la gestion du guerre ukrainienne, 48 heures après un an d’invasion. Le président de la Russie est allé plus loin en se retirant du traité START pour la réduction des arsenaux stratégiques ; celui des États-Unis a proclamé que “l’Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie” et que les alliés occidentaux ne se lasseront pas de soutenir le gouvernement russe. Volodimir Zelenski. Une atmosphère de tension non atténuée, alimentée par la présence à Moscou du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a rendu Pékin de plus en plus disposé à faire pencher la balance du côté de Poutine.

N’importe quel l’espoir d’un éventuel cessez-le-feu s’est estompé plus qu’il ne l’était déjà. La logique militaire reste la seule applicable des deux côtés. Cela a été du premier jour pour un Poutine qui, il y a un an, voulait berner le monde jusqu’au jour même où il a traversé la frontière ukrainienne. Il en a été ainsi pour l’Occident, qui en est venu à considérer le président russe comme un autocrate devant qui, comme en d’autres temps, toute tentative d’apaisement finira par être moquée et contre qui, selon les mots de Biden, seul un “non” et “non” ne servira plus à proclamer qu'”il n’y a pas de liberté sans solidarité”. Et c’est encore pour un L’Ukraine qui ne veut pas renoncer à sa souverainetéet plus encore lorsque les promesses d’aide militaire continuent d’être tenues et que toutes les faiblesses russes imaginables continuent d’être exposées dans une guerre conventionnelle.

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Il n’y a rien de trop nouveau dans tout cela, si ce n’est la confirmation qu’il est illusoire d’espérer une cessation des hostilités dans les mois à venir. Si les gauches qui maintiennent toujours des positions d’équidistance n’ont pas trouvé de raisons dans les actions de Poutine au cours de la dernière année pour savoir clairement qui est l’agresseur, il est douteux que les proclamations nationalo-religieuses de ce mardi contre les valeurs des sociétés occidentales les fera réfléchir. Même pas le retrait russe du traité START, un geste irresponsable et provocant, change substantiellement les faits de l’équation : puisque bien avant l’annonce de Poutine, c’était une pure illusion de penser que la Russie était disposée à contrôler la quantité de ses armes nucléaires à longue portée. Le Kremlin s’est fixé comme premier objectif de liquider le “statu quo” hérité de la chute de l’URSS et de convenir directement avec les Etats-Unis, sans intervention européenne, d’un nouveau, soutenu dans l’opération par la Chine.

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Pour l’UE, qui a résisté avec plus de difficultés que les USA l’impact économique du conflit mais surtout mieux que prévu, la situation est extrêmement complexe car tant que la logique militaire prévaudra, ce sera au détriment de ce que la Maison Blanche réserve à l’OTAN à tout moment. Et jusqu’à ce que la situation sur le terrain montre clairement aux deux parties à quel point une victoire ou une défaite pure et simple est inimaginable pour les deux parties, les choses ne changeront guère. Le monde a besoin d’eux pour en arriver là, mais aucun raccourci n’a encore été trouvé pour éviter de prolonger le conflit pendant une durée qu’il est impossible de prévoir avec les informations dont nous disposons. Il est possible d’espérer qu’au moins tant qu’il est encore possible éviter l’escalade maire.

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