Ce jeune homme de dix-neuf ans ignore que l’on ne peut contraindre quelqu’un à ressentir les mêmes sentiments. En réalité, il lui était difficile d’accepter que la personne qu’il aime follement n’ait jamais pensé à lui, c’est pourquoi il a choisi une solution radicale pour se débarrasser de cet amour à sens unique.
Il y a seulement quatre mois, ce jeune homme de dix-neuf ans a mis fin à la vie d’une adolescente de dix-sept ans à l’intérieur d’une unité de confection située dans la région de Gueznaya, à Tanger. Jeudi 26 octobre, il comparaît en état d’arrestation devant les trois juges de la chambre criminelle près de la Cour d’appel, jouant le rôle d’un malade mental atteint de la maladie d’Alzheimer qui ne se souvient de rien. Lors de la présentation des requêtes pour vices de forme devant la Cour, son avocat de la défense avait déjà affirmé qu’il souffrait d’une maladie psychique et avait demandé qu’il soit soumis à une expertise médicale. Cependant, la Cour a décidé de reporter la délibération sur cette requête après les débats sur le fond de l’affaire et l’interrogatoire du suspect.
En effet, cette affaire remonte au matin du lundi 26 juin, lorsque l’unité de confection venait juste d’ouvrir ses portes pour permettre aux employés d’entrer. Fatima Zahra, encore âgée de dix-sept ans, faisait partie d’entre eux alors qu’elle aurait dû être en classe au lycée.
Son collègue, le suspect, n’était pas encore arrivé. Il est en effet arrivé avec une trentaine de minutes de retard en compagnie de sa mère. Cette dernière a expliqué au chef d’atelier que son fils souffrait de maux de tête, ce qui expliquait son retard. Bref, il est entré. Personne ne se doutait qu’il préparait le meurtre de la fille dont il était éperdument amoureux mais qui ne lui prêtait même pas attention. C’est pourquoi il a tenté à trois reprises de se suicider. N’ayant pas réussi à mettre fin à sa propre vie, il a décidé de tuer sa bien-aimée.
En effet, dès qu’il est sorti de chez lui, il a prétendu à sa mère qu’il devait retourner chercher ses clés qu’il avait oubliées. En réalité, il s’est armé d’un couteau dissimulé sous ses vêtements. Arrivé sur son lieu de travail, il s’est dirigé vers les toilettes. Quelques minutes plus tard, il en est sorti pour se diriger directement vers la fille et lui asséner un premier coup. Elle a poussé un cri strident. Il lui a donné un deuxième coup sous le regard médusé de leurs collègues qui étaient impuissants à intervenir, car il menaçait de tuer quiconque s’approchait de lui. Ensuite, il lui a porté un troisième et un quatrième coup, causant la mort de la jeune fille.
Verdict : Jugé coupable, il a été condamné à trente ans de réclusion criminelle.
